D'ordinaire exposée au British Museum de Londres, la statue du dieu A'a a été ramenée en Polynésie en mars dernier. Les habitants de cette îles des Australes, située à 570 km au sud ouest de Tahiti, y sont très attachés. Le maire Frederic Riveta et son conseil municipal ont donc organisé un déplacement exceptionnel...
Attachement culturel
Une opportunité unique pour découvrir ces objets anciens de l’archipel des Australes tels que la pirogue de Raivavae ou encore un énorme chaudron de baleinier. Une manière aussi de se réapproprier sa culture pour affirmer son identité.
Le comité des sages, le maire lui-même et une partie de son conseil municipal ont fait le déplacement pour "rendre hommage au Dieu A'a, en souvenir de nos ancêtres qui ont laissé un souvenir inoubliable. Heureusement qu'on l'a offert à l'Angleterre, on a pu le conserver" confie l'un d'eux.
Une vieille histoire
En effet, la statue en bois vieille de 400 ans, a été donnée en cadeau à John Williams, un missionnaire anglais, dans les années 1820. Au fil des siècles, l'œuvre d'art a suscité l'admiration de peintres illustres comme Picasso et fascine toujours aujourd'hui : "la plus belle statue d’art primitif au monde" avait décrit l’anthropologue Bruno Saura, à nos confrères du journal Le Monde.
Emblématique aux yeux des habitants de Rurutu, la statue du dieu A'a porte en elle quelque chose de sacré... Dans leur langue, A'a voudrait dire "palper", "toucher", d'où l'importance pour eux de venir s'imprégner de son mana.
Selon les termes de l’accord passé avec le British Museum de Londres, la statue du Dieu A'a restera au musée de Tahiti et ses îles jusqu’en 2026.