« Faut discuter, au lieu de taper! » C'est le message universel, véhiculé par le cortège, parti de Tautira pour rejoindre Faaone à pied ce matin. Une dizaine de personnes se sont mobilisées malgré la météo et parmi elles, la jeune génération polynésienne, qui a vécu les traumatismes quotidiens de la violence faite aux femmes.
" As-tu connu toi dans ta vie de la violence ? " "Oui, étant petit, j’ai déjà connu… Et là j’ai grandi, j’ai fait la même chose… Après, quand j’ai vu mes amis, ils m’ont fait des confidences, après j’ai arrêté ça. » Kimiei TAEREA / 25 ans
« Ça nous concerne toutes, en fait. » Confie Reiani PIFAO « Depuis toute petite, j’ai vu des femmes se faire taper, par des hommes, devant moi, à la maison, partout en fait. Et aujourd’hui tu trouves que ça a évolué ou il y a de plus en plus de violences envers les femmes ? Ça n’a pas changé encore, on entend toujours parler de ça donc ça n’a pas changé. »
La situation est grave en Polynésie: 3000 signalements chaque année, pour violences faites aux femmes: soit un ratio affolant de 8 signalements par jour.
Alors pour sensibiliser la population, le cortège du PK0, composé de la ministre des solidarités et des maires de la presqu’île, se rend aujourd’hui jusqu’à Papara.
« C’est un message qu’il fallait faire passer, sur 3 jours, en traversant toutes les communes, avec un final à l’APF, donc jeudi 23 novembre. » Teiva Manutahi / Educateur spécialisé en charge de la prévention à la DSFE
« Malgré le temps. Malgré la pluie, j’ai envie de dire, les gens étaient en bord de route. Certains nous ont encouragés, d’autres se demandaient ce qu’on faisait là. On leur expliquait avec le micro. Et c’était ça le message principal, faire passer le plus possible, ce message de faire cause commune. Le slogan, c’est d’ailleurs sur nos t-shirts, c’est aimer, c’est respecter.» continue-t-il.
Demain, mercredi, le cortège marchera du golf de Papara jusqu’au parc Vairai. Et jeudi, il se rendra jusqu’à Papeete, pour le rassemblement final, à l’assemblée de la Polynésie française.