Vague de froid : des repas chauds et surtout des couvertures pour les personnes sans-abri

La vague de froid aggrave la situation des plus démunis.
La maraude, c’est le nom du programme de Père Christophe. Mise en place depuis 2016, cette mission consiste à distribuer des repas chauds aux personnes sans-abri. Jeudi 3 août au soir, Père Christophe et ses "oiseaux de la nuit", comme il aime les appeler, ont fait le tour de quatre communes, où ils ont également remis des couvertures, permettant ainsi à ses “protégés” de combattre le froid. Théophane Teriitua et Jacques Damour sont montés dans la camionnette de Père Christophe hier soir.

18h30, la fourgonnette de père Christophe quitte le centre Tevaite ‘api direction Arue, puis Pirae, Papeete et enfin Faa'a. À son bord, des repas chauds et des couvertures destinés aux personnes sans domicile fixe.

Victorine est l’une des bénéficiaires. Elle vient de recevoir une couverture pour se protéger du froid. Un geste qui réchauffe, car les nuits en ce moment sont rudes et le froid ne fait qu’aggraver la situation des plus démunis.

"On n'a pas de couvertures, on n'a pas de pulls. On n'a pas de chaussettes. Des fois le soir, il fait frais et après le lendemain matin, on tombe souvent malade."

Victorine - personne sans domicile fixe

100 plats distribués chaque mardi et jeudi soir : une opération qui compte. Au moins ce jeudi soir, ils ne dormiront pas le ventre vide. "Dans le sachet il y a un bout de pain, avec un paquet de biscuits Sao. Et même un plat de ma'a, avec une petite sucrerie" explique l'un des bénévoles du Père Christophe.

De quoi réchauffer les cœurs des sans-abri, mais ce soir, il n'y a pas que de la nourriture à distribuer. Il y a également des couvertures déclassées de l’armée qui, grâce à la mobilisation de Père Christophe, sont redistribuées aux personnes sans-abri. Des gestes simples mais essentiels pour affronter les nuits froides dans les rues de Papeete.

"J’ai froid, je dors dehors, et j'ai faim." Ce sont les mots de Hina. Une autre femme confie : "Je suis tombée malade à cause du froid. Même aussi je suis enrhumée. Je me baigne à l'eau froide tout le temps. Après je ne sais pas, je voyais aussi des gens malades. Je ne sais pas si on a attrapé la maladie, à cause du froid."

Dans les rues de la capitale, on fait avec les moyens du bord pour se réchauffer. Un jeune homme témoigne : "On se regroupe ensemble, pour ne pas avoir froid. Sinon on se déplace pour aller dans des coins où y a moins de froid [à l'abri du vent, NDLR] Nous avons des couvertures qu'on nous a donné. Pour nous les SDF, ce sont les gens qui nous donnent des couvertures. Pour l'instant c'est assez, ça nous convient."

Dans cette course contre l’indifférence, chaque geste est une bénédiction. Les bénévoles font de ces tournées une réalité, permettant aux plus vulnérables de bénéficier d’un peu de réconfort.