Une roue modifiée et une batterie de 500 watts. Ces vélos électriques appartiennent à des jeunes de 13 et 15 ans. Dans le silence absolu de la nuit, ils se défient dans des courses, au guidon de leurs engins, toujours plus puissants. "On s'organise sur plusieurs types comme pour le moteur, pour voir si c'est à 350 watts ou 500 watts. Puis ils vont sur une ligne de départ pour commencer la course...J'ai juste modifié mon contrôleur, pour que ça aille plus vite...jusqu'à 140 à 160 !", dit un adepte. "Faire des balades noctures, aller dans la ville, comme la semaine on n'a pas trop le temps de se voir à cause de l'école... J'ai juste mis une roue bâtons, 500 watts, et j'ai changé le guidon et le contrôleur...ça booste le vélo !", ajoute un autre jeune.
Ces engins sont passés entre les mains de spécialistes, les "doc" comme ils les appellent dans le milieu. Résultat : les vélos sont surpuissants pour seulement 15 000 cfp.
Pour les agents de la police municipale, les contrôles se concentrent sur 3 points : la présence d’un éclairage, le port du casque et l’attestation d’assurance. "Les vélos électriques qui vont jusqu'à 1000 watts, normalement la vistesse maximale est de 25 km/h, mais pour la catégorie des vélos de 1000 watts et au-dessus la vitesse maximale est de 45 km/h. Souvent on voit que des batteries ont été ajoutées", remarque Alain Mare, chef de brigade de la police municipale d’Arue, qui veut "alerter les parents, parce qu'il ne faut pas attendre qu'il y ait un drame, puis de rejeter la faute sur les forces de l'ordre ou les pompiers parce qu'ils sont trop longs. C'est maintenant que les parents doivent être responsables et agir auprès de leurs enfants. Les vélos modifiés ne sont pas pris en charge par l'assurance même si le vélo est assuré. Leur responsabilité est engagée si jamais ils percutent quelqu'un". Espérons que le message soit entendu.
En tout cas, les jeunes sur leurs vélos boostés continuent à défier les autorités et faire fi de la sécurité sur les routes. Parfois ils sont jusqu’à une centaine à se mesurer les uns aux autres dans plusieurs communes de Tahiti. Des jeunes qui sont en majorité des mineurs.