Vers une réorganisation du CTA, vital pour les interventions d'urgence

Les pompiers du CTA.
Quel avenir pour le centre de traitement des appels d’Arue ? Ce service permet de coordonner les appels entre les pompiers et le SAMU. Mais les sapeurs-pompiers sont à bout et les communes déplorent une gestion de plus en plus compliquée surtout financièrement... Une réunion s'est tenue entre le haut-commissaire Eric Spitz et les maires vendredi 28 juillet pour tenter de trouver des solutions.

Opérationnel depuis 2016, le centre de traitement des appels d’Arue (CTA) permet de coordonner les appels entre les pompiers et le SAMU et déclenche une vingtaine d'interventions par jour. Installé à l’hôpital du Taaone, le CTA reçoit plus d’une centaine d'appels par jour, gérés par dix sapeurs-pompiers professionnels et douze volontaires.

Mais depuis quelques temps, certains d’entre eux déplorent une dégradation des conditions de travail en raison d'un manque d’effectifs et des dysfonctionnements au sein de l’organisation. Cela devrait aller mieux grâce au recrutement d’agents, si candidats il y a.

Trop coûteux pour les communes

Mais au niveau des quatre communes qui gèrent le CTA -à savoir Arue, Pirae, Hitia'a O Te Ra et Punaauia- la situation se complique, surtout au niveau financier. La mairie d'Arue par exemple débourse 17 millions de francs à elle seule injectés dans la gestion du CTA, sur les 68 millions de fonctionnement annuel. 

"L'Etat a demandé à Arue et Pirae de porter le bébé. On a fait du mieux que l'on peut...je suis convaincue que c'est une structure qui a besoin d'être portée (...), encore faut-il que l'Etat nous accompagne" confie Teura Iriti, la maire d’Arue. 

Les communes sont très attachées à ce centre « on tire quand même quelques avantages du CTA. Cela nous permet d'économiser sur quelques postes de sapeurs-pompiers. Si demain on devait arrêter le CTA, il nous faudra embaucher davantage de personnels » admet Teuira Letourneux, premier adjoint au maire de Hitia'a O Te Ra.

Mais voilà, pour pérenniser le centre, il faudrait fédérer toutes les communes. « On voit bien que l'on arrive pas à optimiser le fonctionnement du CTA, car on n'a pas l'adhésion de toutes les communes. [Il faudra] aller rencontrer toutes les communes, mais aussi le Pays et l'État pour soutenir cette structure. Si on n'arrive pas à dépasser ces difficultés, j'ai bien peur que chacun ne reprenne ses billes...» déclare le maire de Punaauia, Simplicio Lissant, à la sortie de la réunion vendredi, avec le haut-commissaire.

Un futur comité polynésien de la sécurité civile

Le dernier comité de suivi du CTA datant de 2018, la rencontre a permis de faire le point sur la situation : « le CTA a apporté beaucoup, mais ça ne peut pas durer ainsi » conclut Éric Spitz, qui a annoncé la mise en place d'un comité polynésien de la sécurité civile dès le mois de septembre dans le but d'améliorer la qualité de la protection de la population. « L'ensemble des communes de Tahiti et Moorea, le Pays et le SPC seront présents et nous mettrons à plat les différents sujets de sécurité civile, pas seulement le CTA mais aussi (...) l'élaboration d'un schéma pour la couverture des risques en Polynésie. »

Les conditions de financement du CTA n'ont pas été au coeur des débats selon le haut-commissaire. Mais ce dernier a précisé que l'Etat et le Pays se tiennent prêts à contribuer financièrement « si demain on devait construire quelque chose de plus ambitieux. »