La fibre optique assimilée à un jeu d'échecs où les fous n'ont qu'à bien se tenir. En clair, Onati-Vini impose la prise d'un abonnement de téléphone fixe à 3565 cfp. Il sert à couvrir les frais d'entretien de son réseau, une sorte de péréquation imposée sur l'ensemble de la Polynésie et notamment des archipels. Ou sinon, les tarifs au service fixe seraient des plus élevés.
Question : pourquoi ne pas laisser aux clients le choix de se désabonner du fixe depuis l'arrivée du téléphone portable ?
"Cela fait plus de 2 ans que je suis interpellé pour demander pourquoi paie-t-on 2 fois la même prestation pour avoir une seule prestation ? Ils payent le téléphone alors qu'ils payent déjà la fibre !", s'étonne Makalio Folituu, président de l'association de consommateurs Te Ti'a Ara, "Vodafone ne veut pas répercuter cette somme vers les consommateurs".
Depuis le début de la fibre, Onati pratique ce type de vente sans que cela choque, semble-t-il. Techniquement, la fibre ne nécessite pas de câble de téléphonique pour faire circuler les données. C'est un système complètement à part de l'ADSL. "C'est tous les Polynésiens qui sont concernés : les clients Vodafone, Viti et Vini. Même ces derniers payent. On paye tout ça à l'OPT, à un moment donné il faut dire stop. Cela n'a pas lieu d'être. Si Onati a un problème de rentabilité sur la ligne fixe, qu'ils voient d'autres méthodes, qu'ils se restructurent. Mais qu'ils ne prennent pas de l'argent sur quelque chose qui n'a rien à voir pour lequel le Polynésien souscrit", s'insurge Patrick Moux, directeur général de Vodafone Polynésie.
De son côté, Onati se justifie en disant que "c'est pour l'accès au réseau que nous proposons ce service-là. Ca permet de fournir le réseau pour l'internet aussi bien sur le cuivre que sur la fibre. Il y a les frais pour l'accès au réseau, et il y a l'abonnement pour le service internet", explique Varii Photier, directeur commercial d'Onati.
En Polynésie, on dénombre 10 000 lignes fixes à domicile. A l'Autorité polynésienne de la concurrence maintenant de trancher pour savoir si elles sont toutes justifiées ou pas.