Polynésie : quelle est la place de la femme en politique ?

A l’approche des municipales, la célébration du 8 mars est l’occasion de faire le point sur la place des femmes en politique en Polynésie. Les lois sur la parité ont été un accélérateur de la féminisation de la vie politique mais la parité dans les communes reste le maillon faible. 
La Journée internationale des femmes est organisée chaque année le 8 mars. Le thème proposé cette année par l’ONU est la "Génération égalité d’ici à 2030". Quelle est la place de la femme en Polynésie française ? Si les lois sur la parité de juin 2000 et mai 2013 ont permis d'accéler la féminisation de la vie politique, la parité dans les communes n'est pas encore au beau fixe.

Dans le dernier bilan de la parité légale obligatoire en Polynésie française réalisé par Armelle Merceron, ex-ministre et représentante et membre de l’UFFO (l’union des femmes francophones d’Océanie) mais aussi du tout dernier Dixit, qui consacre un large dossier sur les femmes au travail et en politique, des chiffres permettent de comprendre quelle est la situation de la femme dans le milieu politique au fenua. 
 
A l’Assemblée, on bat des records


30 femmes sur 57 occupent un fauteuil dans l’hémicycle depuis les Territoriales de 2018. C’était 5 sur 41 avant la parité obligatoire. Lucette Taero a été à ce jour la première et la seule femme à avoir présidé l’Assemblée, de 2001 à 2004. Côté gouvernement, la parité n’est pas obligatoire. On compte 4 femmes ministres sur 10 depuis mai 2018 mais pas encore de femmes aux plus hautes fonctions du système politique, à la Présidence ou à la vice-présidence, note non sans regret Armelle Merceron. 

Le CESEC doit encore faire un gros effort. Sur 48 membres, seules 13 sont des femmes. Côté représentation nationale, du jamais vu : sur nos 5 parlementaires, 3 sont des femmes. La première femme élue députée aura été Béatrice Vernaudon en 2002.

Les communes, le maillon faible

Dans les exécutifs communaux, le chemin vers la parité est plus long. 10 femmes seulement sont élues maires au lendemain des municipales de 2014, on en était à 2 avant la parité. Et, aucune femme n'est tavana à ce jour aux Îles-du-Vent , qui regroupent pourtant 80% de la population constate le Dixit. Louise Carlson aura été la première et la seule maire de la capitale Papeete de 1993 à 1995. 

Seules 12 femmes sont à ce jour premières adjointess mais jusqu’en 2008, il n’ ya avait aucune adjointe au maire au fenua. Elles sont aujourd’hui 123 sur 279 hommes mais elles sont encore trop souvent cantonnées au social, à la jeunesse, à la vie associative. Aux hommes, les finances, l’urbanisme, l’assainissement, la police. 

Des femmes à la tête d'instution de l'Etat

Côté Etat, Anne Bocquet aura été la seule femme haut-commissaire en Polynésie française de 2005 à 2008. La vice-amirale Anne Cullerre aura, elle, été la seule femme à la tête des forces armées de la Polynésie française et des forces maritimes du Pacifique de 2012 à 2014. 

Et, il ne faut pas oublier la lieutenant colonel Christelle Terrole, qui commande la section de recherches de Papeete de la gendarmerie nationale en Polynésie française, et la lieutenant colonel Sandrine Atta qui a été á la tête du RSMA en Polynésie de 2015 à 2017.
 
Quelques chiffres pour les femmes au travail en Polynésie
 
  • Selon l’ISPF, le taux d’emploi et de chômage des femmes sont de 43,9% et 18,7% contre respectivement 59,4 et 18,7 pour les hommes
  • Selon le rapport de l’IEOM en 2016,  l’écart  de rémunération  est de 3,6% au profit des hommes. Bien inférieur qu’en métropole.
  • Selon la CCISM, plus de 2400 entreprises individuelles ont été crées en 2018 au fenua. 49% l’ont été par des femmes.