Pouvanaa a Oopa : Grâcié mais jamais réhabilité 

Pouvanaa a Oopa réhabilité
Pouvanaa a oopa a toujours voulu la révision de son procès sans jamais avoir eu gain de cause. Ce sera chose faite ce jeudi 5 juillet à Paris. Cette fois, avec le consentement de la République.
La cour de révision des condamnations pénales va de nouveau instruire le cas du défunt parlementaire, condamné en octobre 59, à 8 ans de prison et 15 ans d’exil pour avoir a voulu incendier la ville de Papeete. 

Elle ne pas pas refaire le procès du 21 octobre 1959, elle va réexaminer le dossier à la lumière de faits historiques nouveaux, inconnus des magistrats et des jurés de l’époque. Des faits avérés recueillis par l’historien Jean-Marc Regnault, mandaté par l’Assemblée de la Polynésie française pour consulter à Paris, des archives jusqu’alors classés secret défense. Celles de Jacques Focart, le conseiller spécial pour l’outre-mer du général de Gaulle. Des faits nouveaux qui mettent en évidence des pressions exercées par Paris et son administration à Tahiti sur le cours de la justice.

Parmi ces éléments nouveaux : Une décision prise le 7 octobre 58, en conseil de cabinet présidé par de Gaule, qui établit clairement la volonté de Paris d’écarter rapidement Pouvanaa, quitte à se mettre en dehors des procédures légales.

La correspondance de Jacques Focart  qui montre comment cette décision prise au plus haut niveau de l’Etat a été mis en œuvre à Tahiti. Via notamment  des télégrammes donnant l’ordre au gouverneur Sicaud de mettre Pouvanaa hors d’état de nuire aux intérêts de la France…

Les intérêts de la France à l’époque, c’était de préparer l’arrivée du centre d’expérimentations nucléaires en Polynésie. Que faut-il attendre de la cour de révision ? Elle peut décider que Pouvanaa a oopa a été condamné à tort et donc le réhabiliter. Elle peut aussi rejeter la requête estimant qu’il y a encore des éléments à charge. La cour peut enfin ordonner un complément d’informations.
 

Les précisions de Marie-Christine Depaepe