Premier Heiva tarava samedi à Paofaï

Pape ora no Paofaï
Ce premier Heiva Tarava Tahiti, rassemble sept groupes et près de 600 chanteurs samedi à 18h00 dans les jardins de Paofaï. L'entrée est gratuite. Auparavant trois ateliers d'initiation sont proposés au public.
Le choix du Tarava Tahiti s’est imposé tout naturellement aux organisateurs comme le chant à la construction la plus complexe par rapport au Tarava Raromata’i et au Tärava Tuha’a Pae. Neuf tonalités différentes le composent, avec des niveaux de voix très divers.
 
Pour les femmes
1-     Fa'a'ara'ara : c’est l’introduction. Sans cette voix, il n’y pas de tarava.
2-     Huti ou täpe’a ë : ces voix donnent le rythme et la tonalité. 
3-     Perepere : ces voix sont les plus hautes, elles enjolivent le chant, elles lui donnent les motifs. Elles peuvent être chantées par des femmes ou des hommes. 
 
Pour les hommes
1-     Marü tämau (basse) : cette voix vient en soutient au fa'a'ara'ara. Elle est la fondation du chant.
2-     Marü teitei : elle vient en appui au marü tämau.
3-     Hä'u : cette voix ressemble à un bourdonnement, elle correspond à la basse en harmonium. 
4-     Marü parauparau : la voix qui raconte l’histoire.
Papeari
Quant au choix des textes en eux-mêmes, la mMaison de la culture a sollicité le soutien du service de la culture et du patrimoine qui a sélectionné des chants datant de 1929, des paripari fenua. Leur particularité est de décrire avec beaucoup de précisions les lieux des districts concernés, tandis qu’aujourd’hui les tärava portent davantage sur des légendes. Lorsque cela a été possible, les groupes ont donc été encouragés à choisir parmi ces chants. L’autre texte retenu fait partie des chants bibliques, il s’agit de hïmene purera’a.
 
Un troisième chant a enfin été composé par Dayna Tavaearii. Hymne à l’amour, au tarava et à la terre, il sera repris par l’ensemble des chanteurs présents, soit près de 600 personnes.
Te noha no rotui
Les objectifs de ce premier rendez vous sont nombreux, et répondent à la réalité du contexte culturel actuel, qui permet de constater un certain désintérêt pour ces pratiques traditionnelles. Les principaux objectifs sont de : 

-          Promouvoir et transmettre la langue polynésienne à travers le Tärava Tahiti,
-          Encourager la jeunesse à l’apprentissage du chant,
-          S’approprier sa culture autrement que par la danse,
-          Susciter l’intérêt du public pour le chant polyphonique polynésien qui, dans son genre, est unique au monde.
Teahupoo
Pour ce faire, la maison de la culture s’est entourée de 3 spécialistes du Tärava Tahiti, qui ont travaillé avec les 7 groupes participants à monter ce concert hors normes. Il s’agit de
 
 Originaire de Rurutu, Myrna Tuporo commence à l’âge de 16 ans à travailler dans le milieu du chant et de la danse traditionnelle pour son église. Elle prépare alors des spectacles pour les kermesses et les fêtes religieuses de la paroisse. Elle devient ensuite chef de groupe et auteur-compositeur des Tamari’i Tuha’a Pae qui remportèrent le 1er prix lorsqu’ils se présentèrent au Heiva.

Aujourd’hui elle enseigne le chant traditionnel au Conservatoire Artistique de la Polynésie et partage son expérience avec les élèves désireux d’en savoir plus sur les hïmene. Elle a été plusieurs fois membre et présidente du jury du Heiva i Tahiti.
 
Dayna Tavaearii découvre le chant traditionnel avec ses parents puis se perfectionne dans son église, où elle devient très jeune ra’atira’a.
En 1995 elle vient en aide au groupe Ahutoru Nui pour la composition des morceaux et gagne à la même époque le 1er prix en danse et le 3e prix en ‘ute paripari. En 2006, elle est chef du groupe Ui Api no Arue qui gagne le 1er prix en Tärava Tahiti et Hïmene Ru’au. L’année suivante ils obtiennent la 3e place en Tarava Tahiti et en 2008 la troupe remporte le 1er prix en Hïmene Ru’au ainsi que le prix du meilleur ra’atira’a. Elle a été plusieurs fois membre du jury du Heiva i Tahiti.
Papara
Originaire de Huahine, Jean-Pierre Cheung Sen s’investit dès l’adolescence auprès de sa paroisse de Pueu et accompagne au Tiurai en chant comme en danse Mme Lehartel, chef du groupe Tamari’i anuhi. Plus tard, il mène la troupe en tant que ra’atira à Vaiete, et porte au Tiurai le premier ru’au, qui sera ensuite intégré aux concours de chants.
Il crée en 1995 le groupe Tiona no Pueu, remporte en 1997 le 2e prix en Hïmene ruau, puis en 2009 le 1er prix en Tärava Tahiti et le 2e prix en Hïmene Ru’au. Il a présenté au Heiva i Tahiti 2015 le groupe Vaiarii Nui qui a remporté le 3e prix en Tärava Tahiti et le 1er prix ‘ütë ‘ärearea. Il a également été plusieurs fois membre du jury du Heiva i Tahiti.
 
Des ateliers tout publics
 
Dans l’idée de faire découvrir le Tärava Tahiti au public, trois ateliers gratuits sont organisés à destination du public.
 
Dayna Tavaearii mènera l’atelier concernant les voix des femmes ;
Jean Pierre Cheung Sen présentera pour sa part un atelier concernant les voix des hommes ; les schémas des emplacements ; le rôle du ra’atira ;
Myrna Tuporo proposera un atelier sur l’écriture et sur le costume.

Gratuit, le concert de Tarava Tahiti débutera à 18h00, le temps de clore les ateliers et que les groupes se mettent en place.
600 chanteurs présents

 

Les sept groupes présents samedi
AS Pueu nui va’a
Année de création : 1998
Ra’atira : Rapae Teio
Effectif du groupe : 60 chanteurs

Tamarii Teahupoo
Année de création : 2006
Ra’atira : Delphine Raveino
Effectif du groupe : 55 chanteurs

Tamarii Outu’ai’ai
Année de création : 2015
Ra’atira : Dayna Tavaearii
Effectif du groupe : 200 chanteurs

Tamarii Papara
Année de création : 1881
Ra’atira : Mike Teissier
Effectif du groupe : 45 chanteurs

Tamarii Papeari
Année de création : 2010
Ra’atira : Hugues Vahirua
Effectif du groupe : 45 chanteurs

Te pape ora no Papofai
Année de création : 2014
Ra’atira : Timi Turi-Matautau
Effectif du groupe : 80 chanteurs

Te noha no Rotui
Année de création : 2004
Ra’atira : Maurice Rurua
Effectif du groupe : 45 chanteurs