Procès Air Moorea, jusqu'à 3 ans de prison ferme requis

Les réquisitions ont commencé ce matin. L’avocate générale a été un peu plus sévère que les peines prononcées en première instance, l’année dernière. Elle a réclamé jusqu’à 3 ans de prison ferme, le maximum prévu par la loi pour homicide involontaire.
 
2 à 3 ans de prison ferme

L’avocate générale, Brigitte Angibaud, n’a pas été tendre envers les principaux prévenus du crash d’Air Moorea. Pendant plus de 2 heures, elle a pesé ses mots : incompétence, mauvaise foi, attitude indigne…

Elle a fustigé les interventions des témoins, soi-disant « experts » produits par la défense, remettant en cause leurs conclusions, "cette armée de l'ombre au service des prévenus, chargée de mener des OJNI, des Objets Judiciaires Non Identifiés, dans l'espoir que ce qui n'avait pas convaincu la Cour en première instance, convainque en appel."

Un mauvais moment à passer pour les principaux prévenus. "Freddy Chanseau et les autres prévenus sont inexcusables dans cette faillite collective [...] ils ont failli à leurs missions lorsque le fil qui reliait chaque passager à la vie se rompt."

Sans surprise, elle a réclamé le maximum prévu par la loi pour homicide involontaire, 2 à 3 ans de prison ferme, une amende à déterminer et l’interdiction définitive d’exercer une fonction dans l’aérien à l’encontre de :

- Freddy Chanseau, ancien directeur général d’Air Moorea
- Jacques Gobin, directeur technique d’Air Moorea
- Stéphane Loisel, responsable de l’entretien
- Andramamonjisoa Ratzimbasafy, inspecteur de l’aviation civile
- Guy Yeung, directeur de l’aviation civile

Des mots particulièrement cinglants à l'encontre d'Andriamamonjisoa Ratzimbasafy et Guy Yeung, "deux autorités payées sur fonds publics pour assurer la sécurité de leurs concitoyens. Or, ils abdiquent une partie de leur contrôle. Un excès de confiance qui sert d'alibi à la paresse."

18 mois à 2 ans de prison ainsi qu'une interdiction définitive d'exercer dans l'aérien pour Jean-Pierre Tinomano, responsable de l’atelier de maintenance et Didier Quemeneur, contrôleur de production, "un niveau de responsabilité moindre, mais ils ont relayé et subi le système d'Air Moorea sans le dénoncer".

Pour Air Moorea, elle demande la confirmation de l’amende prononcée en première instance de 25 millions cfp ainsi que la publication dans les médias de la décision.
"La rupture du câble est la cause certaine de cette catastrophe [...] rendue possible par les fautes caractérisées reprochées aux prévenus."

Les explications sur place de Lucile Guichet-Tirao:
©polynesie

 
Procès d’Air Moorea, jusqu’à 3 ans de prison ferme requis