Procès du Street shop : " On a répondu à une demande qui était forte "

Des peines de prison ferme ont été requises à l’encontre des 2 responsables et du commercial du Street shop de Papeete. Les prévenus ont comparu, mardi 23 avril, devant le tribunal correctionnel pour détention et provocation à l’usage de stupéfiants.
 
Les débats ont duré plus de 9 heures devant le tribunal correctionnel. Ils ont commencé en début d'après-midi par les QPC, les Questions prioritaires de constitutionnalité, soulevées par la défense sur notamment la définition des stupéfiants. Après en avoir délibérer, les magistrats ont décidé de ne pas les transmettre à la Cour de Cassation. Ils ont souligné pour l'une d'elles l'absence de "sérieux". Une fois ces questions de droit étudiées, l'audience s'est portée sur les faits reprochés aux 3 prévenus, poursuivis pour détention et provocation à l’usage de stupéfiants. 

La première fois que Nicolas vient à Tahiti c’est pour des vacances. Il réalise alors qu’un marché est à prendre dans la vente de matériels pour fumer. « On a répondu à une demande qui était forte. On a apporté une compétitivité sur le marché » a indiqué celui qui se présente comme un entrepreneur. Il décide alors d’ouvrir un magasin avec Cédric, qui devient le gérant. Un commercial, Anthony, est embauché, il se charge de la livraison des commandes.  

Ils obtiennent l’autorisation du service phytosanitaire pour importer leurs marchandises, notamment des graines de cannabis de collection. Pas de souci non plus du côté de la douane « j’ai subi tous les contrôles possibles et imaginables » a indiqué à la barre du tribunal correctionnel Nicolas. Sauf que la petite entreprise n’a pas l’autorisation de commercialiser ces graines de cannabis, interdite à la vente en Polynésie.

A peine ouvert en mars 2018, le commerce doit fermer ses portes. En 5 semaines, les 3 hommes auront réussi à vendre pour 4 millions de francs de produits dont 2,4 millions seulement pour les graines de cannabis. Le ministère public a requis des peines allant de 10 mois à 18 mois de prison assortis d'un sursis avec mise à l'épreuve de 3 ans, incluant l'interdiction d'exercer l'activité en liaison avec l'infraction. Le délibéré sera rendu le 14 mai prochain.