A quand une concurrence à Air Tahiti ?

La grève chez Air Tahiti a démontré les limites du monopole. Les populations des îles et les touristes étaient pris en otage et aujourd’hui, les langues se délient.

Air Tahiti a toujours eu le soutien du gouvernement depuis ses débuts sous Air Polynésie en 1953. Aujourd’hui actionnaire à 14% de la compagnie aérienne, il donne le ton de la concurrence, même si il est loin d’être majoritaire dans le capital. Exemple en 2006 lorsqu’un dossier portant sur la création d’une société baptisée « Ia Orana Airlines » est déposé sur le bureau du pays pour concurrencer Air Tahiti…la nouvelle compagnie veut alors assurer  la ligne Papeete-Rarotonga abandonnée par Air-New-Zélande et concurrencer Air Tahiti aux îles sous le vent mais quelques semaines plus tard, le gouvernement autorise Air Tahiti à ouvrir une ligne vers les îles Cook.

Wan Air a aussi tenté sa chance en vain, en transportant du fret et des passagers vers les fermes perlières dans les années 2000. Même chose pour le King Tamatoa qui faisait une concurrence directe par la mer à la compagnie aérienne monopoliste et qui a arrêté ses rotations vers les îles sous le vent deux mois plus tard, faute d’aide du pays. Aujourd’hui, la toute nouvelle autorité de la concurrence affirme que l’arrivée d’un autre opérateur est possible.
©Polynésie 1ère
Les économistes sont clairs : Au lieu de reporter le surcoût des lignes non rentables sur le prix des billets des lignes rentables, il faudrait, ou subventionner les lignes déficitaires, ou créer un fonds qui permettrait de prendre en charge le surcoût des lignes. Un fond qui pourrait tout à fait être alimenté par des opérateurs concurrents qui choisiraient les lignes les plus fréquentées.
©Polynésie 1ère
A Papeete, l’agence d’Air Tahiti était bondée aujourd’hui. Déficitaire jusqu’en 2014, la compagnie a remonté la pente et pourrait devoir demain gérer la concurrence.
A quand une concurrence à Air Tahiti ? Natacha Szylagyi / Jérôme Lee