Rapport du GIEC : les gouvernements doivent intensifier et accélérer leurs efforts

La montée des eaux dans le Pacifique
Si ce rapport semblera alarmiste à certains, le ministre polynésien de la culture et de l’environnement a rappelé que les habitants du Pacifique étaient pleinement conscients de l’urgence
Après un rapport sur l’utilisation des terres et la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire rendu public en août, le GIEC, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat continue ses travaux et c’est l’avenir des mers et des glaces qui attire leur attention.

104 scientifiques de 36 pays ont référencé 7 000 publications : ils en ont tiré un résumé afin de partager les connaissances.
Le message des chercheurs se fait de plus en plus pressant : les gouvernements doivent intensifier et accélérer leurs efforts.

Ces conclusions ont été présentées au ministère de la transition écologique à Paris. Elisabeth Borne qui a reçu un invité surprise en la personne de Heremoana Maamaatuaiahutapu.

Si ce rapport semblera alarmiste à certains, le ministre polynésien de la culture et de l’environnement a rappelé que les habitants du Pacifique étaient pleinement conscients de l’urgence.
©polynesie


Rapport spécial du GIEC : la montée des eaux pourrait atteindre 1,10 mètre à la fin du siècle


Les experts du GIEC plaident une nouvelle fois pour que soit respecté l'accord de Paris et pour limiter le réchauffement en dessous de 2 degrés.

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) lance mercredi 25 septembre une alerte sur les impacts du réchauffement climatique sur l'océan et la cryosphère. Aujourd’hui, d’après le GIEC, le niveau des mers et océans monte deux fois plus vite, tout en se réchauffant. Autrement dit, l'océan s'acidifie, produisant de moins en moins d'oxygène et de poissons.

Les glaciers, la couverture neigeuse des hautes montagnes du monde entier et le permafrost des régions polaires ont tous décliné au cours des dernières décennies. Selon le GIEC, la fonte des glaces de l'Arctique et de l'Antarctique fait monter le niveau de la mer de 3,6 millimètres par an, soit deux fois plus vite qu’au siècle dernier, qui a vu le niveau de la mer augmenter de 15 cm, à raison de 0,7 mm chaque année.

Jusqu'à 5 mètres en 2300

La montée du niveau des eaux est un phénomène qui est parti pour durer encore plusieurs siècles, d'après les prévisions du GIEC. Si on ne fait rien, à la fin du 21e siècle, le niveau des eaux pourrait croître jusqu'à 1m10, alors que si on respecte l'accord de Paris, précise le GIEC, l'augmentation du niveau des eaux serait contenue entre 30 et 60 cm.
Selon le pire des scénarios, le niveau des eaux pourrait augmenter jusqu'à 5 m en 2300, ce qui entraînera des répercussions sur les évènements climatiques. Le rapport estime que des phénomènes d'inondations ou de submersion marine qui n'avaient lieu que tous les siècles auront désormais lieu tous les ans.
Toujours selon les auteurs du rapport, les phénomènes de réchauffement de l’océan ont doublé depuis 1982. Quant aux températures du permafrost, elles n’ont jamais été aussi élevées. Sa fonte va continuer de relâcher dans l'atmosphère d'énormes quantités de CO2 et de méthane mais aussi du mercure, jusqu'ici piégé dans le sol, ce qui provoquera – et provoque déjà – des problèmes de pollution de l'eau.

15% de la production de biomasse de l'océan en péril

Or, précisent les experts, ces écosystèmes jouent un rôle essentiel pour la vie sur Terre. Les glaciers nous apportent de l’eau potable, l’océan fournit 50% de l’oxygène atmosphérique et permet de réguler le climat en captant le CO2 et en absorbant la chaleur liée aux émissions. Il est également source d’alimentation et revenus pour plus de 800 millions de personnes.
Le constat du GIEC est pourtant sans appel : l'océan arrive à saturation, s'acidifie et produit moins d'oxygène et moins de poissons. On pourrait perdre 15% de la production de biomasse de l'océan et pêcher jusqu'à 26% de poissons en moins qu'actuellement, sans compter que ce phénomène pousse les espèces à remonter vers les pôles, laissant les pays subtropicaux sans ressources.
Le GIEC plaide donc, une nouvelle fois, pour que soit respecté l'accord de Paris et pour limiter le réchauffement en dessous de 2 degrés afin de pouvoir garder une chance de gérer les conséquences de ce changement climatique et de préserver l'océan et les glaciers sur terre. Une ressource vitale, dont dépendent actuellement 1,4 milliard de personnes, et dont dépendront en 2050 près de 2 milliards de personnes, la moitié des mégalopoles étant à côté des côtes ou près des montagnes.