Réchauffement: les océans devraient encore s'élever de 26 à 86 cm à l'horizon 2100

Inondations à Tuvalu
Un échec à la Conférence internationale sur le climat (COP21) prévue fin novembre à Paris n'est pas "une option" pour les Etats insulaires de Kiribati et Tuvalu, deux îles du Pacifique parmi les plus vulnérables aux changements climatiques, ont déclaré leurs représentants réunis à Jaipur (Inde).
"L'échec (...) n'est pas une option, nous ne pouvons pas l'avoir comme une option. Nous devons obtenir un succès", a déclaré à l'AFP le Premier ministre de Tuvalu, Enele Sopoaga, en marge d'une rencontre de  14 Etats du Pacifique à Jaipur.
              
"On pourrait fuir, on pourrait acheter des terres dans d'autres endroits, peut-être en Australie, en Nouvelle-Zélande", mais "ça n'arrêtera pas le changement climatique", "ennemi numéro 1 pour Tuvalu", a-t-il souligné.
              
Tuvalu fait partie des nations insulaires, qui avec les Maldives, Kiribati et Tokelau, pourraient devenir "sans terre" à cause du réchauffement climatique, selon la Commission des droits de l'Homme de l'ONU. Les îles Marshall et d'autres archipels sont également menacés.
              
Après une hausse moyenne de 20 cm au XXe siècle, les océans devraient encore s'élever de 26 à 86 cm à l'horizon 2100 par rapport à la moyenne 1986-2005, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).
              
Continent d'îles, l'Océanie subit de plein fouet les impacts du réchauffement climatique: érosion des côtes, baisse des stocks de poissons, salinisation des nappes phréatiques, montée du niveau de la mer, inondation ou cyclones.
              
La situation est telle que Kiribati, où vivent 100.000 personnes, songe à reloger l'ensemble de sa population, ou à construire des îles artificielles.
              
"Nous dépensons l'essentiel de notre budget à réparer les dégâts (naturels) mois après mois", a déploré la représentante de Kiribati, Teekoa Luta, interrogée par l'AFP à Jaipur.
              
"Nous n'avons plus d'argent à dépenser pour la santé, l'éducation, et les services sociaux", a-t-elle ajouté, évoquant des "options folles" pour échapper aux effets du réchauffement climatique comme "la construction d'îles flottantes.*
              
L'ancienne colonie britannique a commencé  former ses habitants de façon à ce que "dans le cas où ils aient à migrer", ils le fassent "avec dignité". "Les gens penseront parfois que nous sommes fous mais je pense que nous désespérons par moments", a confié Teekoa Luta.
              
"Paris, nous l'espérons, nous fera gagner du temps", a-t-elle encore dit.
              
Les représentants de 195 pays sont attendus le 30 novembre à Paris, jusqu'au 11 décembre, pour négocier, sous l'égide des Nations unies, lors de la 21e conférence sur le climat, un accord mondial visant à freiner le réchauffement climatique de la planète.