A un mois du début des festivités du Heiva, le Service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel publie une revue consacrée aux origines du Heiva. Découverte.
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Créée en 1998, la revue Archipol, publiée à raison d'une fois par an, aborde l'histoire de la Polynésie française selon un thème précis touchant aux évolutions économiques, politiques, historiques ou encore culturelles. "Basée sur les fonds archivistiques du service, cette revue permet de valoriser ces fonds", explique Jean-Michel Garrigues, le nouveau chef du service du Patrimoine Archivistique et Audiovisuel (SPAA), qui souhaite par ailleurs développer les points de vente afin de rendre un peu plus accessible cette revue au grand public.
A un mois du début des festivités du Heiva, le SPAA a donc voulu mettre en valeur les origines du Heiva en publiant un Archipol consacré à ce sujet. Un travail minutieux de recherches qui a été mené par Michel Bailleul, docteur en histoire d'Outre-mer. Collaborateur invétéré du SPAA, Michel Bailleul a passé plus de 450 heures à éplucher les pages du journal officiel appelé le Messager, depuis 1853, mais aussi les ouvrages de nombreux occidentaux. "Je me suis intéressé au mot Heiva, et depuis quand il apparaissait dans les écrits", explique l'historien désormais à la retraite.
Avant 1842, année de la demande du protectorat, le mot Heiva apparait notamment dans les récits des Anglais : James Morrison, mutin de la Bounty, John Turnbull, commerçant, ou encore William Ellis, pasteur. Le Français Jacques-antoine Moerenhout, commerçant et consul, en fait part également dans ses écrits. Avec la mise en place du protectorat, c'est la fête nationale qui est célébrée à diverses dates et sous différentes appellations : la fête du Roi Louis-Philippe, puis celle de la proclamation de la IIe République ou encore de la fête de l'Empereur Napoléon III.
A la chute de Napoléon, les fêtes se sont interrompues. Loin de se résigner à ne plus rien célébrer, le commissaire de la République et son secrétaire décident en 1877 d'organiser une nouvelle fête : celle du protectorat. Son existence sera éphémère puisqu'en 1880 est instaurée la fête nationale du 14 juillet. Un an plus tard apparaît le nom Tiurai pour désigner ces moments de festivités.
Le terme Tiurai ne restera pas longtemps, puisqu'avec le changement de statut de la Polynésie en 1984, qui devient alors un territoire autonome, il est décidé de le remplacer un an plus tard par le mot Heiva. En attendant, grâce au Tiurai, les festivités locales retrouvent toutes leurs lettres de noblesse. Le Tiurai est alors un divertissement populaire comprenant une fête miliaire, une fête foraine avec des jeux et des régates, et une fête folklorique avec des himene et des danses. "Les himene étaient chantés en tahitien mais aussi en français. Certains groupes chantaient par exemple "J’irai revoir ma Normandie" ou des marches militaires", précise Michel Bailleul.
Quant aux danses, longtemps jugées indécentes après avoir notamment été interdites, elles vont évoluer tout au long de ces fêtes. A travers cet Archipol consacré aux origines du Heiva, le lecteur peut ainsi suivre toute l'évolution de ces danses et voir comment elles sont devenues un élément fondamental de la fête. "On voit aussi comment le corps est de plus en plus dévoilé", souligne l'historien. Si à une époque, les danseuses étaient couvertes de la tête aux pieds, les tissus se sont faits plus légers et plus courts au fil du temps. Aujourd'hui, les costumes sont bien plus osés qu'autrefois. A travers l'histoire du Heiva, c'est donc aussi l'évolution de la société qui s'est écrit.
A un mois du début des festivités du Heiva, le SPAA a donc voulu mettre en valeur les origines du Heiva en publiant un Archipol consacré à ce sujet. Un travail minutieux de recherches qui a été mené par Michel Bailleul, docteur en histoire d'Outre-mer. Collaborateur invétéré du SPAA, Michel Bailleul a passé plus de 450 heures à éplucher les pages du journal officiel appelé le Messager, depuis 1853, mais aussi les ouvrages de nombreux occidentaux. "Je me suis intéressé au mot Heiva, et depuis quand il apparaissait dans les écrits", explique l'historien désormais à la retraite.
Diverses célébrations
Avant 1842, année de la demande du protectorat, le mot Heiva apparait notamment dans les récits des Anglais : James Morrison, mutin de la Bounty, John Turnbull, commerçant, ou encore William Ellis, pasteur. Le Français Jacques-antoine Moerenhout, commerçant et consul, en fait part également dans ses écrits. Avec la mise en place du protectorat, c'est la fête nationale qui est célébrée à diverses dates et sous différentes appellations : la fête du Roi Louis-Philippe, puis celle de la proclamation de la IIe République ou encore de la fête de l'Empereur Napoléon III.
A la chute de Napoléon, les fêtes se sont interrompues. Loin de se résigner à ne plus rien célébrer, le commissaire de la République et son secrétaire décident en 1877 d'organiser une nouvelle fête : celle du protectorat. Son existence sera éphémère puisqu'en 1880 est instaurée la fête nationale du 14 juillet. Un an plus tard apparaît le nom Tiurai pour désigner ces moments de festivités.
A travers le Heiva, l'évolution de la société
Le terme Tiurai ne restera pas longtemps, puisqu'avec le changement de statut de la Polynésie en 1984, qui devient alors un territoire autonome, il est décidé de le remplacer un an plus tard par le mot Heiva. En attendant, grâce au Tiurai, les festivités locales retrouvent toutes leurs lettres de noblesse. Le Tiurai est alors un divertissement populaire comprenant une fête miliaire, une fête foraine avec des jeux et des régates, et une fête folklorique avec des himene et des danses. "Les himene étaient chantés en tahitien mais aussi en français. Certains groupes chantaient par exemple "J’irai revoir ma Normandie" ou des marches militaires", précise Michel Bailleul.
Quant aux danses, longtemps jugées indécentes après avoir notamment été interdites, elles vont évoluer tout au long de ces fêtes. A travers cet Archipol consacré aux origines du Heiva, le lecteur peut ainsi suivre toute l'évolution de ces danses et voir comment elles sont devenues un élément fondamental de la fête. "On voit aussi comment le corps est de plus en plus dévoilé", souligne l'historien. Si à une époque, les danseuses étaient couvertes de la tête aux pieds, les tissus se sont faits plus légers et plus courts au fil du temps. Aujourd'hui, les costumes sont bien plus osés qu'autrefois. A travers l'histoire du Heiva, c'est donc aussi l'évolution de la société qui s'est écrit.