Sans les touristes, Bora Bora ne vit plus

Plus personne sur la carte postale. Jusqu'à quand ?

Ils sont entre 80% et 100% à vivre directement et indirectement du tourisme à Bora Bora. La fermeture des frontières fait l'effet d'une douche froide pour tous les hôteliers et les prestataires de l'île. Plus de touristes, donc plus de rentrée d'argent. Par contre, les charges pèsent toujours.

Du jour au lendemain, la perle du Pacifique a perdu de son éclat. L’annonce de la fermeture des frontières a tari l’afflux touristique. Malheureusement, c’est le seul moteur économique de l’île. Tout est donc à l’arrêt, bien que l’outil de travail pourrait encore fonctionner. L'argent ne rentre plus.

Pour autant, les charges pèsent encore. C'est ce que regrette Lisa, prestataire de services spécialisée dans les balades en bateau sur le lagon : 

« On a tout pour accueillir les touristes, mais avec les impôts…Moi je cherche à fermer mon entreprise le plus rapidement possible, car là je n’en peux plus…On est obligé (de fermer) car les impôts ne baissent pas. Et avec les prêts bancaires… »

Il lui reste encore 4 millions CFP à rembourser aux banques. Comment faire dans pareille situation ?

Comment faire pour payer charges et impôts quand il n'y a plus de rentrée d'argent ? Lisa ne sait pas.

En guise de réponse, Lisa verse une larme.

Sur terre, ce n’est guère mieux. Patrick transporte les touristes à bord de ses 4X4. Aujourd’hui, il range le dernier dans son garage. « C’est fini, y’à plus rien à faire », dit-il, "y’à plus de clients et c’est pas les quelques locaux qui vont venir qui vont remplir la caisse ".

Les véhicules de transport de Patrick sont rangés dans son garage. En attendant la reprise.

Et de soupirer : « jusqu’à quand les frontières vont être fermées ? A partir de mai, la haute saison commence, mais les touristes ne savent plus s’ils pensent venir ou non…On risque de perdre encore une fois la haute saison, c’est une grosse rentrée d’argent ».

Survivre à la crise

 

La première fois, c’était pendant le premier confinement entre mars et juin 2020.

Un scénario que ne veut plus vivre le maire de l’île, Gaston Tong Sang. Il songe déjà à l’après-crise : « En ce moment, je travaille surtout pour la reprise, une vraie reprise avec les professionnels, les propriétaires d’activités. Nous essayons de mettre en place un plan de reprise pour rattraper le temps perdu. »

Optimiste, il compare l’île et sa population au phénix qui renaît de ses cendres : « On a toujours survécu au travers de ces crises, et c’est certainement pas ce virus qui va nous mettre par terre ».

Quand est-ce que les touristes rempliront à nouveau les bungalows de cet hôtel ?