Séquestration quartier Oremu, le père jugé irresponsable

Un homme a comparu, mardi 16 février 2021, devant le tribunal correctionnel pour avoir, au mois de septembre 2017, séquestré ses 2 filles. Il souffrait de troubles psychotiques au moment des faits.

Souvenez-vous, le 04 septembre 2017, un homme était arrêté après avoir séquestré pendant deux jours ses filles dans sa voiture. L’homme qui souffre de troubles psychiatriques a comparu, ce mardi 16 février 2021, devant le tribunal correctionnel. Il a expliqué aux juges que ce jour-là, il n’était pas lui-même, " j"étais une autre personne, j'avais pris du paka " dit-il.

Deux jours durant, le père de famille pris dans un délire psychotique garde ses filles âgées de 6 et 11 ans dans sa voiture. Ce n’était pas la première fois qu’il traversait un tel épisode. Ce jour-là, il revenait d’un séjour en hôpital psychiatrique. Aux magistrats, il explique " j’avais peur qu’on me prenne mes enfants ".

Dans la voiture, il menace les fillettes de mettre le feu si elles tentent de sortir, leur donne des mangues car selon lui, toute autre nourriture est empoisonnée. Il leur demande de faire leurs besoins dans la voiture. L’aînée des filles est frappée parce qu’elle ne répond pas comme il faut à ses questions. Il l’attachera même avec un fil métallique. Si le père ne garde aucun souvenir de ces faits, ses filles s’en souviennent et comprennent. 

Les enfants n'ont jamais tenu rigueur à leur père parce qu'elles savaient qu'il n'était pas dans son état normal.

Maître Smain Bennouar, l’avocat du prévenu

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Maître Smain Bennouar

Le lundi 04 septembre 2017, une médiatrice avait été dépêchée sur place pour tenter de le raisonner mais en vain. C'est à l'issue d'une course poursuite et l’intervention des forces de l’ordre que le prévenu a pu être appréhendé et ses filles libérées. Les gendarmes avaient déployé une herse sur la route pour crever les pneus de la voiture. Arrêté, le prévenu a ensuite été interné à l'hôpital psychiatrique.

Le tribunal correctionnel a estimé qu’au moment des faits, il était atteint de troubles ayant aboli son discernement. Il n'est donc pas tenu responsable de ses actes. Une décision " conforme " à la réalité des faits estime son avocat.

Maître Smain Bennouar

A la fin de l’audience, le père s'est tourné vers ses filles et leur a demandé pardon. Il a promis de se soigner. A l'extérieur la salle d'audience, il les a serrées dans ses bras. Ses filles placées en foyer veulent désormais vivre avec leur père. C'est une nouvelle question sur laquelle la justice devra se pencher.