Sixième édition du Putahi aux Îles Cook

Pour la première fois, ce n’est ni à Tahiti ni en Nouvelle-Zélande que le Putahi a lieu, mais à Rarotonga. Trente-cinq artistes de la région, dont des professeurs et des élèves du Centre des métiers d'art, y participent du 12 au 26 mai.
Le Putahi est un rassemblement d’artistes océaniens créé en 2010. Cette année, ces deux semaines intenses de création et d’échanges avec le public vont se dérouler aux Îles Cook. Comme toujours, la manifestation s’ouvre sur une exposition d’œuvres que les artistes invités emportent dans leurs bagages – « des tableaux, des dessins, des œuvres facilement transportables », précise Tokai Devatine, professeur d’histoire et de culture polynésiennes au Centre des métiers d’art (CMA). Puis, en clôture de la manifestation, les créateurs exposent de nouveau, mais cette fois, ce sont les œuvres réalisées sur place qu’ils montrent au public.

Il y aura certainement des maquettes de pirogues cette année, puisque les organisateurs ont choisi la navigation traditionnelle comme thème de travail. L’équipe des Îles Cook va aussi inciter les artistes océaniens à composer avec ce qu’ils trouveront sur place, en favorisant les pratiques durables.


Cet échange est ouvert cette année aux scolaires. Chaque pays participant sera mis en relation avec une école locale et les artistes devront présenter leur art aux élèves. La délégation tahitienne ira ainsi au Titikaveka College. Les lycéens pourront aussi se rendre au studio et travailler avec les artistes. « Nos jeunes s’intéressent beaucoup à l’art et il y a de multiples talents qui ont besoin d’inspiration », raconte Shane Tuaeu Andrew, peintre et photographe de Rarotonga, qui a participé au Putahi à Tahiti l’an dernier, et qui fait partie des organisateurs de cette sixième édition. « J’espère que ce partenariat donnera aux élèves la détermination de poursuivre dans cette voie. C’est vital pour la préservation de notre histoire, de nos musiques, nos danses et notre héritage océanien », poursuit-il.

D’autres élèves vont profiter de l’expérience : quatre jeunes graveurs du CMA ont été sélectionnés par leurs professeurs pour participer au Putahi. « Ce qu’on cherche, c’est de briser le schéma enseignant-élève, de les mettre dans une position de créateur, ils vont devoir exposer au même titre que les professionnels, dans les mêmes espaces », explique Tokai Devatine. Ces artistes en devenir vont confronter les notions et techniques apprises au centre avec celles de leurs cousins du Pacifique.