A Teva I Uta, l'alcool continuera à être vendu au compte goutte

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La décision du Tribunal administratif donne raison à la commune qui depuis août 2013 a été confrontée à de nombreuses requêtes suite à sa politique de prohibition totale puis partielle. Cette fois, l'arrêté qui réglemente la distribution d'alcool était attaqué par la Brasserie de Tahiti.
Le tribunal administratif a débouté ce mardi la Brasserie de Tahiti sur les modalités de vente d’alcool à Teva i Uta pour une question de forme. Les magistrats ont considéré que la Brasserie de Tahiti n’était pas fondée à requérir l’annulation de l’arrêté pris par la commune. Car le texte ne constitue pas une atteinte illégale à la liberté du commerce et de l’industrie.

L’arrêté municipal indique notamment que la vente d’alcool n’est possible à Teva i uta qu’entre 8h et 19h, du lundi au samedi, et interdite les dimanches et jours fériés toute la journée. En outre, la vente de boissons alcoolisées réfrigérées est également interdite.


Teva I Uta, un modèle de sobriété ?


Retour en août 2013. La mairie de Teva I Uta publie un arrêté municipal interdisant totalement la vente d’alcool sur tout le territoire de la commune. Aussitôt, la décision est attaquée devant le tribunal administratif. Le 5 juin 2014, l'arrêté est cassé par cette juridiction. Le tribunal considère à l'époque que l’arrêté municipal présente une entrave à "l’exercice d’une liberté fondamentale".

Qu'à cela ne tienne. La municipalité veut à tout prix réglementer la consommation d'alcool, en particulier chez les jeunes. Un nouvel arrêté municipal est signé le 4 août 2014 par le maire Tearii Alpha. Il interdit cette fois la vente d’alcool sur la commune avant 8 heures et après 19 heures, du lundi au samedi. Les dimanches et les jours fériés, en revanche, l’interdiction de vente d’alcool à emporter vaut pour toute la journée.
La commune de Teva I Uta

La consommation d’alcool sur les parkings, les abords des magasins ainsi que dans tous les lieux publics reste interdite.


Ce mardi, c'est l'un des plus gros importateur et producteur d'alcool de Tahiti qui souhaitait voir s'assouplir les règles draconiennes limitant l'écoulement de sa marchandise. En vain, dans une commune qui depuis 1970 et jusqu'en 2013, a tenu vaille que vaille à sa réputation de sobriété. 

Pour la petite histoire, on retiendra aussi que le tribunal administratif a donné raison au Supermarché Papeari. Il avait déposé un recours contre le Pays qui lui avait refusé une licence de débit de boissons. Motif invoqué : le commerce était situé dans une zone protégée, à moins de 50 mètres du fare amuiraa de l’Eglise Protestante Maohi. Mais en fait... cette maison de prière n’était plus utilisée.