Tom Upoko, du taxi au fa'apu

La main verte, après le volant. Ces derniers temps, Tom qui d'habitude est chauffeur de taxi, le délaisse au profit de son jardin potager. Faute de touristes et de clients à transporter, il s'occupe davantage de son jardin, où il cultive fruits et légumes en abondance.

Tel un alpiniste, sa corde ne le quitte jamais quand il descend dans sa bananeraie. A 70 ans, Tom continue de planter toutes sortes de fruits et légumes. ça pousse tellement bien, qu’en 3 semaines il peut, par exemple, récolter plus de 20 régimes de bananes. En deux décennies, il a fait de cet endroit un jardin d’Eden…

« Quand nous sommes arrivés ici, moi et ma femme… Il n’y avait que de la brousse…  Le terrain était bien… Alors j’ai tout nettoyé et j’ai commencé à planter… La terre m’a beaucoup donné durant de nombreuses années et quand j’en ai trop récolté,  je partage avec les gens… », explique-t-il.

Avec la Lune 

 

Originaire des îles Cook, Tom a appris l’agriculture avec les anciens, elle n’a plus de secret pour lui. Il planifie son travail selon le cycle lunaire.

Selon lui, « les fruits qui poussent hors sol… Tu ne les mets pas en terre à la même période que ceux qui poussent dans la terre… Les pommes de terre par exemple, tu les plantes 3 jours avant la nouvelle lune… C’est comme ça pour les féculents… Après il y a des cas particuliers… Le taro lui, n’a pas vraiment de calendrier… »

En pleine cueillette de noni.

Un arbuste de noni fait la fierté de Tom. Une variété différente de celle qu’on trouve à Tahiti. Ses fruits verts ont un goût de mangues vertes. Au-delà de ses particularités gustatives, ses qualités curatives sont exceptionnelles.  « J’ai des plantes aromatiques et des plantes qui peuvent guérir… Cet arbre donne des fruits qui peuvent guérir la goutte… J’en mange tous les jours… Aujourd’hui, ça va faire plus de 6 ans que je n’ai plus eu de crise de goute… Et je continue encore à en manger »

Moins de touristes

 

Avec les restrictions dues à la covid-19, les touristes se font rares. Résultat, Tom a dû laisser son taxi de côté. Une profession qu’il exerce depuis près de 18 ans… « C’est ça le problème avec ce travail… Tu dois attendre le client dès fois toute une journée… Pour 5 ou 6000 frs… C’est beaucoup d’argent ça en une journée... Dès fois tu as 10 000 frs, c’est merveilleux… Si tu fais le tour de l’île, tu as plus… Mais la plupart du temps, c’est 5 à 6000 francs par jour, du matin au soir… Après quand tu es fatigué tu rentres à la maison »

En attendant de reprendre du service, Tom bichonne son taxi.

Dès l’ouverture des frontières, Tom chevauchera à nouveau son fidèle destrier… En attendant, il s’en sert pour livrer ces régimes de bananes au marché de Faaa...