Tous Charlie, jusqu'en Polynésie française

Dès hier soir, des centaines de Polynésiens se sont réunis place Tarahoi. Entre 500 et un millier de personnes se sont retrouvés, dans le silence, devant l’Assemblée de Polynésie. Beaucoup brandissaient des pancartes « Je suis Charlie ». Une solidarité locale, nationale et internationale.


Hier soir place Tarahoi, il y avait là des journalistes, des membres de partis politiques, des anonymes, tous unis pour défendre la liberté d’expression et la liberté de la presse.

Axelle Mésinèle a recueilli ces quelques réactions :

Tous Charlie, jusqu'en Polynésie française


Tous Charlie, jusqu'en Polynésie française


Les tueurs sont toujours recherchés par les forces de l’ordre, ils auraient été repérés en Picardie, au Nord de Paris. Ce qui a provoqué une certaine psychose. Selon plusieurs témoins, de nombreux commerces, comme la supérette du coin, ont ainsi fermé durant toute la journée ou presque par peur de se retrouver nez à nez avec les personnes recherchées.
"C'est surtout de savoir qu'ils sont dans le coin. Est-ce qu'ils vont se suicider et emmener du monde au passage?", confie Jonathan, 28 ans, employé dans une boutique de téléphonie mobile.

Ils, ce sont deux hommes, deux frères, qui sont suspectés. L’un d’eux a déjà été condamné pour son appartenance à un réseau djihadiste.
Hier, ces deux terroristes se sont rendus au siège du journal Charlie Hebdo, à Paris. Ils ont tiré avec des armes automatiques, avant de prendre la fuite.
Bilan provisoire :12 morts. Dont des dessinateurs connus comme Cabu, Charb, Wolinski… Mais aussi deux policiers.
Au lendemain de ce drame, la République française observe une journée de deuil national.


#JeSuisCharlie

En Polynésie, les drapeaux sont en berne depuis hier dans tous les bâtiments publics. Une minute de silence sera observée à midi, dans tous les services de l’Etat en Polynésie française.

Un rassemblement a eu lieu ce matin à Raiatea. Le rendez-vous était fixé devant le kiosque du marché de Uturoa.
La maire de cette ville explique les raisons d'un tel rassemblement :

Tous Charlie, jusqu'en Polynésie française


Cet attentat a visé un journal satirique, un symbole de la liberté d’expression.

Le slogan #JeSuisCharlie, qui s'est répandu sur les réseaux sociaux en signe de soutien après l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo, a déjà été utilisé dans plus de 3,5 millions de tweets dans le monde, a annoncé jeudi Twitter.
Ce raz-de-marée, inédit autour d'un seul hashtag, a culminé mercredi à 21H30 avec 6.500 tweets par minute comportant ce mot-clé.
Mercredi après-midi, les 10 mots-clés les plus mentionnés par les internautes français étaient tous en lien avec l'attentat. Les hashtags #JeSuisAhmed et #JeSuisPolicier, en hommage aux deux policiers tués lors de l'attaque, étaient également très populaires, bien que nettement moins présents.

Partout dans le monde, les médias ont également rendu hommage à Charlie Hebdo. Certains quotidiens ont publié des dessins. Ou tout simplement « je suis Charlie » sur fond noir

C’est ce choix qui a été fait par le quotidien gratuit « Tahiti info » ce matin. La Dépêche de Tahiti s’est même rebaptisée « Le Charlie de Tahiti »

Hier, les journalistes du fenua se sont réunis à la mi-journée.
Mike Leyral, journaliste à TNTV et représentant de Reporters sans frontières en Polynésie, est au micro de Maruki Dury :

Tous Charlie, jusqu'en Polynésie française



Charlie Hebdo vivra

La publication de Charlie Hebdo va continuer. La rédaction et ses survivants seront hébergés dans les locaux du journal Libération, à Paris.
Le prochain numéro sera tiré à un million d’exemplaire, mercredi prochain.
Charlie Hebdo va recevoir des dons à hauteur de 500 000 euros, soit 60 millions cfp. Moitié financé par Google, moitié par un fond des éditeurs de presse français.
La ministre de la Culture Fleur Pellerin a annoncé jeudi sur France 5 qu'elle comptait "débloquer en urgence" environ un million d'euros pour Charlie Hebdo, afin "d'assurer sa pérennité".
La ministre fait travailler ses équipes pour "changer les textes", afin que Charlie Hebdo puisse bénéficier "d'aides structurelles" auxquelles un hebdomadaire satirique n'a pas droit, selon les règles actuelles des aides à la presse, a-t-elle précisé.