Un an de covid, et après ?

Un an que la covid 19 occupe la majeure partie de l’actualité mondiale et celle de la Polynésie. Un an de questionnements, de peurs et d’espoirs quant à un virus que les autorités tentent, tant bien que mal, de contrôler - Retour sur une année « particulière ».

11 mars 2020 début des ennuis…

La pandémie du covid 19 a frappé la Polynésie le 11 mars 2020. C’est la députée Maina sage de retour d’une mission à Paris qui sera le premier cas connu sur le fenua. Un premier cas révélé à la stupeur d’une population, confrontée à un fléau que personne n’aurait pu imaginer. Trois semaines plus tard, une quarantaine de cas est dépistéé et le virus continuera sa progression, même si le Pacifique Sud dans son ensemble, semblera plutôt épargné au début de l’épidémie.

Le confinement : fin de la vie « normale »

Ordres et contre-ordres se succèdent : masques inutiles pour les uns, nécessaires pour les autres. Les liaisons aériennes s’arrêtent les unes après les autres. Les écoles ferment. La population se rue dans les magasins. Et finalement c’est l’annonce du premier confinement :

A compter aujourd’hui ce vendredi 20 mars à minuit nous demandons à la population de la Polynésie française de se mettre en confinement

Dominique Sorain, Haut-commissaire en Polynésie française 

Quant au couvre-feu, sévère, il est plébiscité par les maires :

C’était évident que la situation actuelle de paix sociale, de non-violence dans les familles, de peu d’accidents de la route, c’est une situation qui plait à pas mal d’entre nous

Edouard Fritch, président de la Polynésie française

A partir de là, « Tracer, dépister, isoler », sera le leitmotiv des autorités, soucieuses de protéger les habitants. La vie normale qui s’arrête se conjugue avec l’effondrement de l’économie. La pauvreté, la précarité s’étend chez les plus faibles et gagne le monde des auto- entrepreneurs.

Fermeture des frontières et effondrement de l’économie

La fermeture des frontières et le confinement permettront de freiner l’épidémie, mais l’impact économique de ces mesures s’avèrera catastrophique. Les hôtels ferment, les restaurants aussi, les entreprises sombrent dans le coma. Le gouvernement national, fera le choix d’étendre à toutes les collectivités les dispositifs de soutien tels que le fonds de solidarité pour les entreprises, les prêts garantis par l’Etat ou le chômage partiel. Y compris en  Polynésie, qui dispose d’une large autonomie, tant en matière sanitaire que dans le domaine économique. 

La solidarité s’organise, les services de santé sont débordés et finalement le 20 mai un "Ouf" de soulagement :

La Polynésie toute entière sera déconfinée à partir du 21 mai 2020. Le virus ne se propage plus, tous les cas détectés sont devenus négatifs

Edouard Fritch, président de la Polynésie française

15 Juillet réouverture des frontières et début de la vraie pandémie

L’industrie touristique sort un peu la tête de l’eau : un peu seulement. En novembre les conséquences de la réouverture du trafic aérien sont catastrophiques : 1000 cas pour 100.000 habitants alors qu’en métropole le seuil d’alerte est de 25 cas pour 100.000 habitants.

Le nombre de décès augmente. Des décès liés aux comorbidités de patients déjà fragiles. Les mois se ressemblent tous : la fin de l’année est morose, les rassemblements interdits. Et finalement le ministre de l’Outre-mer annonce qu’à partir du 3 il faudra un motif impérieux pour voyager. Le moral des Polynésiens est au plus bas.

Et maintenant ?

La crise du Covid-19 continue pourtant d’avoir des effets dévastateurs sur les économies des outre-mer, avec les répercussions sociales qui s’en suivent. Reste que la Polynésie s’en sort plutôt bien du point de vue sanitaire avec un taux de d’immunité estimé à 25% et un taux d’incidence de 21/100 000 et une campagne de vaccination en cours. Mais entre confinement, fermeture des frontières, motifs impérieux, port du masque obligatoire, et couvre-feu...les résistances à des mesures jugées liberticides commencent à se faire sentir…La question qui se pose aujourd’hui est de savoir jusqu’à quand les pays devront-ils vivre dans la peur d’une maladie dont le taux de létalité, ou de mortalité ne dépasse pas les 1% ?

Regardez ce reportage de Brigitte Olivier et Ramona Ah Ling :