Vaccination obligatoire : ce qu'en pensent les personnels des établissements de santé

Emmanuel Macron a annoncé la vaccination obligatoire pour tous les personnels soignants et non des établissements de santé à partir du 15 septembre. Cette obligation vaccinale devrait aussi s’appliquer au fenua. Qu'en pensent les personnels d’établissements de santé du fenua ? 

Ils sont en première ligne. Qu'ils soient soignants, techniciens ou agents d'entretien, les personnels travaillant dans les établissements de santé sont en permanence en contact avec la population, en particulier les plus fragiles. Alors, que ce soit obligatoire ou non, se faire vacciner est pour beaucoup une nécessité. Dans la clinique de Paofai, au moins 60% du personnel interne l’est déjà. Et on compte bien ne pas s’arrêter en si bon chemin.

"Nous mettrons en œuvre toutes les actions nécessaires. J’ai déjà demandé à mes responsables de service de faire l'inventaire de personnels en matière de vaccination" , explique Claude Drago, directeur général de cette clinique qui attend désormais les instructions du Pays pour faire le nécessaire dans sa structure. Quant aux éventuels réfractaires ? Le professionnel avoue ne pas y avoir songé. "Il faut expliquer les raisons plutôt que d’imposer à mon sens. Il faut sensibiliser".

Emilienne est agent de service dans cet établissement depuis 15 ans. Cette mère de famille s'est faite vacciner pour se protéger elle mais aussi sa famille. Pour autant, elle refuse qu’on oblige le personnel à le faire. Question de libre arbitre. "Je le conseille. Que ceux qui veulent le faire le fassent mais il ne faut pas que ce soit une obligation. Aujourd’hui, chacun est libre. Il faut donner le choix à tout le monde."

Dans cette pharmacie de Papeete, là aussi, la majorité du personnel est vaccinée. Pour les employés, il s'agit de montrer l'exemple, comme l'explique Alexandre Theveniault, pharmacien assistant. "C’est bien que le personnel soignant se fasse vacciner pour montrer l’exemple à ceux qui hésitent parfois à se faire vacciner, pour les rassurer, les inciter à faire de même et favoriser l’immunité collective". 

De l’avis général des spécialistes de santé, la vaccination est une bonne chose car elle permet de se protéger avant tout mais aussi de ne pas contaminer les patients. Le vaccin anti-covid n’est d’ailleurs pas le premier qui serait obligatoire pour les soignants. "On doit, nous, être vaccinés contre l'hépatite B et ça n’a jamais choqué personne. Donc, c'est une décision qui ne me paraît pas complétement incohérente. À titre personnel, je trouve que l'obligation est toujours quelque chose de dommage à mettre en place mais ça veut dire qu'il y a des résistances suffisantes pour que les gens n’y aillent pas eux-mêmes", estime David Prévost, médecin généraliste

De la résistance, Kirei Hikutini, secrétaire médicale, en fait justement. Elle n’est pas encore vaccinée, par manque de confiance. Que ce soit obligatoire ou non, sa décision est prise d'avance. "Je ne veux pas qu'on m’oblige, non ! Je suis sûre que je ne suis pas la seule, mais moi je ne peux pas, je n’accepte pas", confie la jeune femme de 22 ans. Quoiqu’il en soit, le Pays devrait suivre la métropole. A voir désormais comment l’obligation vaccinale sera mise en place ces prochaines semaines ou mois à venir. 

Regardez le reportage de Suliane Favennec :