Les violences intra-familiales ont doublé en 10 ans

Le conseil de prévention de la délinquance s'est réuni pour la seconde fois mercredi 2 mars à Tahiti. Il a acté le plan de la prévention de la délinquance avec pour objectif de faire reculer notamment les violences intra-familiales.
Afin de répondre à un constat préoccupant en matière de délinquance (hausse des violences intrafamiliales, part de mineurs mis en cause, banalisation de la consommation de stupéfiants), le Haut-commissaire de la République, le Président de la Polynésie française et le Procureur général près la Cour d’appel de Papeete ont décidé de créer une instance de pilotage inédite en Polynésie française, chargée de coordonner l’action publique et de définir une stratégie pluriannuelle de prévention de la délinquance.
 
Le Conseil de prévention de la délinquance de la Polynésie française a été créé par arrêté du Haut-commissaire du  11 janvier 2016 et installé en comité plénier le 18 janvier.
 
La stratégie élaborée, dénommée « plan de prévention de la délinquance en Polynésie française » sera adoptée par le Conseil lors de la réunion plénière du mercredi 2 mars 2016.
 
Elle résulte des travaux des groupes de travail thématiques correspondant aux axes prioritaires : addictions, délinquance juvénile, violences intrafamiliales, tranquillité publique.
 

Une augmentation de la violence liée aux taux des violences intrafamiliales


Les violences ou atteintes volontaires à l’intégrité physiques (AVIP) ont doublé sur les dix dernières années et représentent aujourd’hui plus de 2 500 faits par an. En 2015, les violences intrafamiliales (violences physiques non crapuleuses) représentent 70% de l’ensemble des violences constatées.
 
Les volumes, en Polynésie française, des violences physiques non crapuleuses ainsi que des violences sexuelles, supérieurs aux seuils nationaux et relevant principalement du cercle familial, sont une préoccupation majeur du Conseil de prévention de la délinquance. Le taux annuel pour 1 000 habitants des violences physiques non crapuleuses s’élève en 2015 à 7,31 en Polynésie française contre 4,51 pour le taux national.
 
De même, une étude spécifique sur les violences faites aux femmes fait ressortir que chaque jour en Polynésie, plus de 3 femmes sont victimes d’un acte violent (plus de 1200 faits de violences par an sur des victimes de sexe féminin). Si l’évolution à la hausse des procédures pour violences conjugales laisse à penser que le chiffre noir des violences faites aux femmes (violences non dénoncées par le conjoint-victime) serait en diminution, le dépôt de plainte dans le contexte conjugal est encore loin d’être systématique, notamment dans les archipels.
 

Une stabilité des atteintes aux biens sur les dernières années


La délinquance acquisitive en Polynésie française est inférieure au seuil national. Le taux annuel pour 1 000 habitants des atteintes aux biens est de 26,9 faits en Polynésie française contre 34,3 au niveau national. La Polynésie française est par ailleurs préservée en matière de délinquance organisée (braquages, vols à mains armées, réseaux de cambriolages, …).
 

Une augmentation des infractions à la législation sur les stupéfiants 


Les infractions à la législation sur les stupéfiants constatées par les forces de l’ordre augmentent sur les sept dernières années, passant de moins de 1000 faits annuels en 2007 à près de 1680 faits annuels en 2015. Par ailleurs, la consommation d’alcool et de cannabis (paka) a un impact direct sur les violences constatées, s’agissant du principal facteur aggravant constaté par les forces de l’ordre.
 
L’analyse de la délinquance des mineurs en 2015 permet de constater que les jeunes sont plus largement « représentés » dans les faits d’atteintes aux biens, où ils représentent plus d’un tiers des personnes mises en cause. Les mineurs représentent également près de 9% des auteurs de violences, et plus de 13% des auteurs de violences sexuelles.
4 programmes d’actions vont être actés par le Conseil de prévention de la délinquance pour lutter contre les addictions, prévenir la délinquance des mineurs, réduire les violences intrafamiliales et préserver la tranquillité publique .

Source : service de communication du Haut-Commissariat