Taravao : succès des ventes pour le petit-déjeuner du dimanche

Le petit-déjeuner dominical est sacré à Tahiti. Alors, covid ou pas, les résidents de la Presqu'île étaient nombreux dimanche 12 septembre aux stands éphémères de Taravao pour acheter leur poisson cru, leur po’e et autres mets traditionnels.

Les gardiens de l'or jaune ont donné l'alerte. Ils gardent les paquets de citron de leur maître très précieusement.

Les gardiens de "l'or jaune"


Leurs aboiements sont signe que les clients arrivent. Ces derniers s'apprêtent à trouver, à cet endroit, une multitude de trésors.

 

Plus rare, plus cher


« Cinq mille francs ! » entend-on crier près d'un stand. Mama Mareauria annonce le prix de ses poissons aux passants.


En fafaru ou frit, à chacun sa recette. Les polynésiens en sont friands et aiment l'intégrer à leur brunch du dimanche. 


Alors, pas question de faire l'impasse sur cette denrée. Premier arrivé, premier servi ! 

« Obligé de vite venir pour avoir du bon poisson, ça part trop vite »

Vaani Pautehea, client


Même à cinq mille cfp pièce, Vaani Pautehea n'a pas hésité à verser la somme nécessaire pour acquérir ce ume ('oumé') « bien gras » qui lui a fait de l'oeil. Cet achat lui permet également de soutenir les petits commerçants, qui peinent à s'en sortir avec le confinement. 

D’autant que le poisson se fait rare ces derniers temps, ce qui explique cette augmentation des prix.

C'est cher ce dimanche, mais c'est normal, parce-qu'il n'y a pas beaucoup de poisson en ce moment. 

Client


Le stock d’Andre Taora Temauri, pêcheur, s’est rapidement vidé, depuis 5h30 qu’il est sur place :

J’ai plus rien là. Il me reste juste un filet de thon rouge et un filet de thon blanc. J'ai tout vendu !

 

Le stock d'Andre est rapidement vidé.


« Grand » p'tit-déj'


Un peu plus loin, la vente de boyaux de cochon (« ha'avari ») bat son plein ; même si, avec le confinement, Raphael admet que son chiffre d’affaire a diminué de moitié :

Malgré tout, comme je sais maintenant qu’il y a une baisse, j’essaie de mettre normalement mes plats. Par exemple une vingtaine de plats, ça me suffit largement. Il y a quand même des fidèles tahitiens, polynésiens, ils adorent manger le ha’avari si c’est bien préparé. 

Raphael Toofa, vendeur de plats

 

Raphael a vendu une vingtaine de plats de ha'avari


Avant le confinement, Raphael vendait quarante plats en moyenne. Comme lui, les vendeurs ambulants sont nombreux à être dans cette situation. Heureusement, ils peuvent compter sur la tradition du petit-déjeuner dominical à la polynésienne pour attirer la clientèle. 

Comme chaque dimanche, nous connaissons le grand appétit de notre population. Chez nous, ce n'est pas 'petit-déjeuner' mais 'grand déjeuner' ! 

Raphael Toofa, vendeur de plats


En deux heures, tous les trésors ont trouvé preneurs.