Le tourisme indispensable à l’économie de l’île
Après 4 mois sans revenus, l’économie de Maupiti redécolle tout doucement. L’île paradisiaque des Raromata’i a été l’une des plus touchées par l’arrêt des vols réguliers au mois de mai dernier. Depuis la remise en place des vols réguliers, le 7 juillet dernier, Maupiti a déjà accueilli une cinquantaine de visiteurs locaux. Elle s’apprête désormais à recevoir ses visiteurs étrangers, non sans appréhension. Les pensions de famille préparent les hébergements et mettent en place les mesures nécessaires.
Mesures préconisées par le ministère du tourisme
Le vendredi 10 juillet, tous les prestataires touristiques ont été conviés à une réunion en visio-conférence. Le but étant de leur présenter les mesures sanitaires proposées par le ministère du tourisme pour une reprise d’activité en toute sécurité, ou presque.
Masques imposés dans les espaces communs, gel hydroalcoolique à disposition, désinfection des bungalows après chaque départ, ce sont là quelques mesures proposées par le ministère du tourisme, et appliquées par les 17 pensions de famille de Maupiti.
Si elles se réjouissent de voir quelques pièces tomber dans leur caisse, toutes appréhendent l’arrivée des visiteurs. L’ouverture de nos frontières, aux américains notamment, ne fait pas l’unanimité. Temarama Tehahe, le président des pensions de familles de Maupiti, estime qu’il fallait laisser du temps avant d’accueillir les touristes étrangers.
On est mitigé sur la question. La grande partie des pensions de famille ont décidé qu’il était temps d’accueillir les visiteurs pour des raisons économiques, mais nous sommes deux ou trois à ne pas avoir adhéré.
Pour lui, les mesures préventives pour lutter contre la Covid 19 ne sont pas sûres à 100%. A titre d’exemple, l’auto-diagnostic des visiteurs lors du 4e jour de séjour. « Elles sont insuffisantes, et ne garantissent pas du tout la sécurité ni des personnes travaillant dans les pensions de famille, ni des arrivants ».
Prise en charge médicale peu optimale
La principale inquiétude reste la contamination des habitants. La prise en charge médicale sur l’île étant peu optimale. L’infirmerie a renforcé son matériel médical, « nous avons de quoi nous protéger, tels que des surblouses, des masques FFP2, des charlottes et des lunettes. Nous avons également des masques chirurgicaux pour nous et les patients en nombre suffisant. Nous avons reçu un nouvel appareil respiratoire pour des patients qui se retrouveraient en insuffisance respiratoire, et nous avons doublé notre stock d’oxygène », précise Swanny Dubos, médecin du centre médical. Mais elle reconnaît qu’une contamination massive serait compliquée à gérer.
Une autre difficulté à laquelle l’infirmerie doit faire face est le transport des auto-tests.Si ce sont des cas extérieurs, je pense qu’on peut les gérer. Si ce sont des cas locaux, cela va être plus compliqué parce-que nous n’avons pas suffisamment de moyens. Si nous avons par exemple, 30 personnes malades sur l’île, cela deviendra très vite compliqué. Les cas graves seront de toute façon évasanés à Tahiti par le Samu. Ce qui va être compliqué, c’est la surveillance des cas pas graves, en nombre important.
Nous n’avons qu’un vol par semaine sur lequel on peut mettre des bilans. Si les touristes réalisent leur test au 4e jour, il peut être envoyé à Tahiti au 9e jour. A ce moment là, les touristes auront déjà peut-être quitté l’île, et ça, ce serait un problème pour gérer ceux qui seront potentiellement positifs. On espère que l’on nous enverra une deuxième glacière afin de pouvoir faire un deuxième envoi par semaine.
Brigade sanitaire en attente de formation
Quant à la brigade sanitaire chargée de sensibiliser aux gestes barrières dans la commune, six personnes ont bénéficié d’un CAE. Elles restent cependant dans l’incertitude quant au démarrage de leur mission puisqu’elles n’ont toujours pas été formées à ce jour. Une formation devait avoir lieu la semaine dernière, elle a été repoussée à une date encore inconnue.