Meurtre de Tikehau : "il cherchait à détruire"

En cette journée internationale du droit des femmes, le tribunal vient rappeler qu’elles sont les premières victimes de violences conjugales. Comme Amelia qui a perdu la vie sous les coups de son mari le 18 octobre 2018.  Pendant 3 jours le tribunal de Papeete juge le mari bourreau.

C’était le 18 octobre 2018. Au cours d'une après-midi passée sur un catamaran devant son motu, Amelia, un peu éméchée, tombe à l’eau. Le capitaine plonge pour la récupérer. A peine remontée son mari Iapheta commence à la frapper l’accusant de lui faire honte et d'avoir "cassé l'ambiance de la soirée". C’est le début d’une longue nuit de violence.

Après avoir quitté le catamaran les coups vont pleuvoir sans interruption sur la malheureuse. Un déchaînement de violence débuté à coups de poing, de pied et de rondin de bois.

Il a roué de coups Amélia avec l'intention de la tuer ! "

Un enquêteur

Il ne lui laisse aucune chance

Rouée de coups sur le visage, le dos et les flancs, inconsciente, abandonnée dans une brouette devant la maison Amelia meurt après 31 ans de vie commune de la violence de son mari. Elle laisse derrière elle 3 enfants.

A la barre, l’accusé reconnait qu’il savait que les coups pouvaient la tuer. Des témoins disent qu’il a déclaré : « voilà ce que c’est d’être un aito ». Ce lundi Iapheta reconnaitra tout de même ses erreurs..

J’ai mal au cœur quand j’entends le récit de ce que j’ai fait, je demande pardon.

Iapheta Joseph Maeta, accusé

Puis s'égrène le récit d'une vie jalonnée de scènes de violences. Contre sa femme, contre son fils. Comme lors de cette sortie en bateau avec deux enfants en bas âge et son fils. Le moteur ne démarre plus, alors Iapheta s'énerve et tire une flèche de harpon dans le moteur. Les petits sont terrorisés et se mettent à pleurer. Pour les calmer il les jette à l'eau alors qu'ils ne savent pas nager. Malgré l'interdiction de son père, son fils saute à l'eau pour repêcher les petits...il le paiera cher. Son père va le rouer de coups pour lui avoir " désobéi". Une anecdote qui éclaire un peu plus la personnalité de cet ancien policier municipal. 

Un homme intrinsèquement violent déjà arrêté pour des faits similaires il y a quelques années. Le procès doit durer 3 jours. Le jury est composé de 12 jurés dont 10 femmes. L’homme risque la réclusion criminelle à perpétuité.

 

Retrouvez les explications d'Axelle Mésinèle :

mari violent aux assises