Virus : la course au vaccin s'accélère

Les préparatifs s’accélèrent pour produire les vaccins anti-Covid-19 tant attendus, au moment où l'Allemagne a franchi le seuil du million de personnes infectéées et où la Russie vaccine déjà ses militaires.
Dans la course éperdue au vaccin, des incertitudes demeurent. Le gouvernement britannique a annoncé vendredi avoir demandé à l'Autorité de réglementation sanitaire des médicaments (MHRA) d'évaluer le vaccin développé par le laboratoire britannique AstraZeneca et l'université d'Oxford. De l'avis même du directeur général du groupe pharmaceutique, ce vaccin nécessite "une étude supplémentaire".
Mais les efforts se multiplient pour se préparer à produire les doses et à vacciner la population à grande échelle.

Sans plus attendre, la Russie a commencé à vacciner ses militaires, a annoncé vendredi le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. Au total, plus de 400 000 soldats doivent être vaccinés dans le cadre de cette campagne ordonnée par le président Vladimir Poutine.

Le Fonds souverain russe (RDIF) a conclu un accord avec Hetero, fabriquant indien de médicaments génériques, pour produire plus de 100 millions de doses du vaccin russe. 
Des essais cliniques en phase II et III de ce vaccin Spoutnik V sont actuellement en cours en Inde. La production pourrait y commencer début 2021.
Des "demandes" pour plus de 1,2 milliard de doses ont été faites par "plus de 50 pays", selon le RDIF. Il doit être notamment produit au Brésil, en Chine ou en Corée du Sud.

En prévision d'un vaccin début 2021, l'Allemagne se prépare à implanter des centres de vaccination dans des centaines de lieux: halls de foire, salles de concert ou patinoires et vélodromes, ainsi que l'ancien aéroport Tegel de Berlin.

Au Brésil, le président Jair Bolsonaro a fait savoir qu'il ne se ferait pas vacciner.

Le roi d'Espagne Felipe VI, en quarantaine depuis lundi après avoir été en contact avec une personne positive au Covid-19, a été testé négatif vendredi mais restera à l'isolement par précaution.

Près de 61 millions de cas de Covid-19 ont été officiellement dénombrés dans le monde depuis le début de la pandémie, et plus de 1,4 million de personnes y ont succombé.

Les pays qui ont enregistré le plus de nouveaux décès dans leurs derniers bilans sont les Etats-Unis avec 1.333 nouveaux morts, l'Italie (822) et le Brésil (691).

La deuxième vague frappe notamment l'Allemagne, longtemps considérée comme un bon élève dans la gestion de l'épidémie: 1.006.394 cas déclarés (+22.806 en 24H) et 15.586 décès (+426) vendredi.
Pour faire face, le pays va prolonger jusqu'à début janvier ses restrictions (fermeture des bars et restaurants, limitations de participants à des réunions privées).

En revanche les commerces vont rouvrir en Belgique à partir du 1er décembre, même si un confinement partiel reste en vigueur pour poursuivre la baisse des contaminations.

Ayant invité sa population à ne pas partir à l'étranger, notamment au ski, pour Noël, l'Allemagne voudrait que l'Union européenne interdise jusqu'au 10 janvier les séjours dans les stations de sports d'hiver pour freiner la propagation du virus.

Mais tout le monde n'est pas d'accord. L'Autriche prévoit d'ouvrir ses pistes et pour la Finlande il n'est pas question de porter un "coup mortel" au tourisme. 

En France, les stations de ski pourront rouvrir pendant les fêtes mais les remontées mécaniques resteront fermées.

Alors que la Suisse voisine a rouvert ses pistes, les stations de ski italiennes ont des airs de villes mortes, avec leurs magasins, hôtels et restaurants fermés.

"C'est injuste (..). Le ski, ce n'est pas comme une discothèque, on est seul et à l'air libre. En gérant bien la situation, on pourrait tous être ouverts" en Europe, juge Gianlorenzo Vaudagnotto, propriétaire de deux magasins de sport à Sestrieres (Italie).


Amélioration en France 


Les conséquences économiques sont lourdes aussi pour les restaurateurs et commerçants fermés dans de nombreux pays.

A Sofia, la capitale bulgare, plusieurs centres commerciaux profitaient de leurs dernières heures d'ouverture pour le Black Friday, avant de fermer trois semaines.

En France, les restaurants ont mis en place le "click and collect" et la livraison. "Je ne fais même pas 30% de mon chiffre d'affaires habituel (...) mais ça me console que les clients soient là", déclare Raphaël Rego, à la tête de "Oka", un restaurant brésilien étoilé à Paris.

Si l'amélioration de la situation en France se confirme, le confinement sera levé le 15 décembre, remplacé par un couvre-feu national avec une exception pour les soirées du 24 et du 31 décembre.
Les petits commerces pourront rouvrir dès ce samedi. En revanche bars, restaurants et salles de sport garderont portes closes, au moins jusqu'au 20 janvier.

Après quatre semaines de confinement, l'Angleterre va aussi rouvrir début décembre les magasins non essentiels, mais la grande majorité des habitants continueront de vivre sous de sévères restrictions.
Mais au Pays de Galles, le Premier ministre gallois a annoncé un durcissement des restrictions visant les pubs et restaurants pour limiter la propagation du nouveau coronavirus avant Noël, où toute la population britannique sera autorisée à se retrouver en famille.

A Ramallah, en Cisjordanie occupée, les rues étaient vides et les rideaux baissés vendredi, premier jour d'entrée en vigueur d'un couvre-feu imposé en soirée et le week-end pendant 14 jours pour lutter contre la circulation du virus.