Vivre avec ses troubles mentaux

Immersion dans le quotidien de familles et particuliers qui doivent vivre avec un trouble mental, bipolarité ou schizophrénie. 

Mère de trois jeunes adultes, Nathalie ne s’attendait pas à continuer à s’occuper à plein temps de son aîné de 28 ans. Mais voilà, en 2018, il revient de l’armée en France où il s’était engagé, schizophrène, en proie à des hallucinations visuelles et auditives. Le plus dur pour elle a été d’abord de comprendre, puis de se lancer dans des démarches administratives sans fin pour qu’un diagnostic soit posé et que son fils soit reconnu handicapé, c’est-à-dire incapable de mener une vie normale en autonomie. Aurélie, mère d'un enfant schizophrène, est inquiète pour l'avenir. « Est-ce qu'il arrivera à avoir une vie amoureuse ? À travailler normalement, à avoir une vie sociale, à avoir des enfants ? », se demande-t-elle.  

Ce que vit Aurélie est beaucoup plus courant qu’on ne le croit. Mais elle a pu faire appel à une association spécialisée Taputea Ora. « On a eu des formations. l'association nous a aidé à comprendre la maladie, à agir aussi », confie Aurélie. Plus de 40% de la population en Polynésie a déjà été prise en charge pour des troubles mentaux. Les plus de 7000 hospitalisations en 13 ans ont déjà couté 6 milliards à la CPS. 75% des maladies psychiques débutent entre 15 et 25 ans, mais il faut en moyenne 10 ans pour les détecter. Et elles sont aussi nombreuses et variées qu’il y a de patients : psychoses, névroses, troubles du comportement.

Les Bi –polaires par exemple sont en grande souffrance, car leur mal être est invisible mais très dur à vivre pour eux comme pour l’entourage. Alors si vous sentez que quelque chose ne tourne pas rond dans votre vie ou celle d’un proche, rapprochez-vous de l’association Taputea Ora. Vous êtes loin d’être seul dans votre cas…. Et pour les accompagnants comme pour les personnes en souffrance, seule l’aide de professionnels qui œuvrent avec les spécialistes de l’hôpital Jean Prince peuvent vous aider.