L’expérience est menée en Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs mois déjà. En Polynésie, les premiers lâchers de moustiques infectés par la bactérie Wolbachia auront lieu d'ici 6 mois, avec l'espoir d'éradiquer les espèces porteuses de maladies comme la dengue d'ici 5 à 10 ans.
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La dengue de type 2 a déjà infecté plus de 1 000 personnes en Polynésie française. Et l’épidémie pourrait être de grande ampleur. Pour l’heure, la direction de la santé lutte avec les outils traditionnels : essentiellement par des épandages de deltaméthrine, un produit chimique extrêmement toxique pour les abeilles, même à faible dose.
Mais une autre option existe : la lutte biologique. Avec cette méthode, le moustique tigre pourrait ne plus être qu’un mauvais souvenir en Polynésie d’ici 5 à 10 ans. Et emporter dans sa tombe les maladies comme la dengue, le zika et le chikungunya.
Une double action
Il aura fallu plusieurs mois à l’Institut Louis Malardé pour obtenir les autorisations nécessaires, mais les premières colonies de moustiques femelles infectées par la bactérie Wolbachia seront importées en Polynésie française d’ici six mois. Cette bactérie les rend moins susceptibles de transmettre les maladies, et agit sur leur reproduction.
Lâchés dans la nature, ces moustiques agiront de deux façons sur la population déjà existante. Si ce sont des femelles, elles donneront naissance à une progéniture infectée par la bactérie. S’il s’agit de mâles, et qu’ils s’accouplent avec des moustiques non infectés, les œufs produits n’écloront pas. A terme, cela permettra d’éradiquer les souches aedes aegypti et aedes polynesiensis, et de mettre ainsi fin aux maladies dont elles sont les vecteurs.
6 millions de moustiques à produire chaque semaine
Ces moustiques seront élevés à grande échelle dès 2021 par l’institut Louis Malardé ( avec le concours du Centre hygiène et salubrité publique et de la direction de la santé) dans un laboratoire qui est déjà en construction à Paea. Des millions de moustiques infectés par la bactérie Wolbachia y seront élevés avant d’être relâchés dans la nature. En moyenne, 6 millions de moustiques par semaine.
Même si cette méthode s’avère efficace, il faudra vraisemblablement poursuivre les opérations d’éradication, comme l’explique le Dr Hervé Bossin, Directeur du laboratoire d’entomologie médicale à l’institut Louis Malardé. « Il n’y aura probablement pas une seule stratégie qui permettra de répondre à la complexité de l’environnement dans lequel on évolue dans les îles du Pacifique. Et notamment en Polynésie".
"Effectivement, dans les îles très peuplées, l’approche du lâcher de moustiques femelles porteuses de Wolbachia donnera de bons résultats. Dans d’autres îles plus petites comme Bora-Bora, l’élimination des moustiques paraît l'option la plus intéressante d’un point de vue économique » explique le scientifique.
La Polynésie en retard sur la Nouvelle-Calédonie
L’expérimentation est tentée en Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs mois déjà. Les premiers lâchers de moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia ont eu lieu en juillet dernier.
L’expérimentation a déjà été tentée avec succès à Tetiaroa, et depuis 10 ans en Australie. « Le moustique est une espèce envahissantes qui n’a rien à faire ici. S’en débarrasser, c’est rendre service à l’écosystème » conclut le Dr Hervé Bossin.
En transmettant des maladies telles que la dengue, la filariose, le zika ou le chikungunya, les moustiques sont responsables de la mort de 500 000 à un million de personnes chaque année dans le monde.
Mais une autre option existe : la lutte biologique. Avec cette méthode, le moustique tigre pourrait ne plus être qu’un mauvais souvenir en Polynésie d’ici 5 à 10 ans. Et emporter dans sa tombe les maladies comme la dengue, le zika et le chikungunya.
Une double action
Il aura fallu plusieurs mois à l’Institut Louis Malardé pour obtenir les autorisations nécessaires, mais les premières colonies de moustiques femelles infectées par la bactérie Wolbachia seront importées en Polynésie française d’ici six mois. Cette bactérie les rend moins susceptibles de transmettre les maladies, et agit sur leur reproduction.
Lâchés dans la nature, ces moustiques agiront de deux façons sur la population déjà existante. Si ce sont des femelles, elles donneront naissance à une progéniture infectée par la bactérie. S’il s’agit de mâles, et qu’ils s’accouplent avec des moustiques non infectés, les œufs produits n’écloront pas. A terme, cela permettra d’éradiquer les souches aedes aegypti et aedes polynesiensis, et de mettre ainsi fin aux maladies dont elles sont les vecteurs.
6 millions de moustiques à produire chaque semaine
Ces moustiques seront élevés à grande échelle dès 2021 par l’institut Louis Malardé ( avec le concours du Centre hygiène et salubrité publique et de la direction de la santé) dans un laboratoire qui est déjà en construction à Paea. Des millions de moustiques infectés par la bactérie Wolbachia y seront élevés avant d’être relâchés dans la nature. En moyenne, 6 millions de moustiques par semaine.
Même si cette méthode s’avère efficace, il faudra vraisemblablement poursuivre les opérations d’éradication, comme l’explique le Dr Hervé Bossin, Directeur du laboratoire d’entomologie médicale à l’institut Louis Malardé. « Il n’y aura probablement pas une seule stratégie qui permettra de répondre à la complexité de l’environnement dans lequel on évolue dans les îles du Pacifique. Et notamment en Polynésie".
"Effectivement, dans les îles très peuplées, l’approche du lâcher de moustiques femelles porteuses de Wolbachia donnera de bons résultats. Dans d’autres îles plus petites comme Bora-Bora, l’élimination des moustiques paraît l'option la plus intéressante d’un point de vue économique » explique le scientifique.
La Polynésie en retard sur la Nouvelle-Calédonie
L’expérimentation est tentée en Nouvelle-Calédonie depuis plusieurs mois déjà. Les premiers lâchers de moustiques porteurs de la bactérie Wolbachia ont eu lieu en juillet dernier.
L’expérimentation a déjà été tentée avec succès à Tetiaroa, et depuis 10 ans en Australie. « Le moustique est une espèce envahissantes qui n’a rien à faire ici. S’en débarrasser, c’est rendre service à l’écosystème » conclut le Dr Hervé Bossin.
En transmettant des maladies telles que la dengue, la filariose, le zika ou le chikungunya, les moustiques sont responsables de la mort de 500 000 à un million de personnes chaque année dans le monde.
Wolbachia, une arme biologique contre les moustiques bientôt utilisée à Tahiti