Procès en appel des quatre manifestants : le collectif des avocats explique sa stratégie de défense au public

Après l'audience de lundi, les avocats des 4 militants jugés en appel ont participé à une conférence débat organisée, hier, par le syndicat UTG, les associations Trop Violans et les 500 frères, à Cayenne. Un rassemblement public pour revenir, à froid, sur le procès.

Expliquer les enjeux des débats au tribunal, détailler la procédure et justifier la stratégie de défense à venir. Tels étaient les objectifs des avocats des 4 prévus jugés en appel pour avoir incendié des palettes et des pneus en juillet 2020 lors d’une manifestation devant la préfecture. Un incendie qui a causé des dommages à une façade du bâtiment classé.

Le syndicat UTG, aux côtés des associations Trop Violans et des 500 Frères, a organisé une conférence débat hier, mardi, après-midi à la Maison du Peuple à Cayenne. 

Des aspects de la procédure jugés litigieux

Les quatre hommes sont incarcérés depuis le 14 octobre dernier.

Placés sous mandat de dépôt, 3 d’entre eux ont été condamnés en première instance à 18 mois de prison ferme et cinq ans de privation des droits civiques pour détérioration d’un bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes.

Le 4ème a écopé lui de 12 mois de prison pour complicité.

Trois des six avocats de la défense sont ainsi revenus sur plusieurs aspects de la procédure qu’ils estiment litigieux ou encore l’attitude de la 1ère présidente de la cour d’appel qui a refusé de statuer sur la remise en liberté des prévenus le soir même, préférant attendre le jour du délibéré fixé à dans 10 jours, le 25 novembre prochain.

"Quand une juge vous signifie que son confort est plus important qu'une décision de justice qui pourrait, justement en rendant justice, permettre à quatre personnes de dormir chez elles, ce soir et pas éventuellement dix jours plus tard, et quand elle s'assied sur les règles de droit, un droit fondamental des prévenus, vous ne le prenez pas très bien. Déjà pour vous même. Et par ailleurs pour ce que cela renvoie peut-être sur son rapport à la dignité des personnes qu'elle était en train de juger."

Juan Branco, avocat au barreau de Paris


Une centaine de militants et sympathisants ont participé à cette conférence débat qui s’est achevée par un appel au rassemblement ce samedi à 15h sur le parking du stade Baduel. De là partira la Caravane de la Liberté en direction du centre pénitentiaire de Rémire-Montjoly.