Prévu lundi 2 juillet à 13h, les résultats des filières générales et technologiques du bac n’ont finalement été publiés que mardi à 12h. Les 3330 lycéens n’ont que peu été informés de l’évolution de la situation. Nous avons suivi ces longues heures avec les lycéens de Dembéni.
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Sur les marches du lycée de Dembéni, ils sont une vingtaine à attendre l’ouverture des portes et la publication des résultats de leur baccalauréat. Il est plus de 13h, heure à laquelle les résultats des 3300 élèves des filières générales et technologiques étaient censés être publiés, mais toujours rien. « Je savais que cela allait être une mauvaise journée », désespère auprès de ses amis, Johanna, en terminale ES et acceptée en faculté de droit à La Réunion l’année prochaine. Selon le vice-rectorat, ce retard est dû est un problème technique de transmission de données depuis La Réunion et annonce une publication des résultats en fin d’après-midi. Devant le lycée, ce retard augmente le stress pour certains lycéens mais d’autres rigolent de la situation et décompressent.
A midi, un représentant du lycée est venu expliquer aux élèves déjà présents que les résultats ne seraient pas publiés tout de suite mais ceux arrivés plus tard ne le savent pas. L’attente se fait longue. Aucune communication n’est faite du côté du vice-rectorat. Tout ce que les élèves savent c’est que les délibérations n’ont pas encore commencées car certains de leurs professeurs attendent, comme eux, à quelques mètres de là, que les notes arrivent de la Réunion. « Si on a le bac, on l’aura mérité, clame, convaincue, Yamina, en terminale S. On aura tout eu : la grève, les barrages, les tremblements de terre, etc. Ça a même tremblé pendant l’épreuve d’espagnol ! Et maintenant on nous inflige ça. »
Un peu avant 15h, un membre de l’équipe du lycée sort et explique aux élèves qu’ils feraient mieux de rentrer chez eux et de regarder les résultats sur Internet car ils ne seront pas publiés tout de suite. Le proviseur nous dit ne pas savoir non plus si les résultats seraient publiés le jour même dans la soirée ou le lendemain matin. Il nous confirme le problème technique avec La Réunion. Une bonne moitié des élèves encore présents s’en va mais Johanna, Yamina et leur groupe d’amis préfèrent rester au cas où. « J’espère que cela sera publié ce soir, je n’en peux plus, fatigue Illoa. En plus on avait prévu de faire des samossas demain matin ensemble pour fêter ça. »
Malheureusement, la session samossas devra être décalée. A 20h30, nous apprenons du vice-rectorat que les résultats seront finalement publiés le lendemain à midi. Mais rien n’est indiqué sur le site dédié aux résultats d’examen et aucun mail est envoyé aux élèves. Certains professeurs principaux préviennent leurs élèves avec les informations qu’ils ont et les rassurent mais ce n’est pas le cas de tous. Le proviseur adjoint du lycée nous explique également avoir tenu au courant les élèves appelant le lycée. « En 11 ans d’enseignement à Mayotte, je n’ai jamais vu ça, nous confie l’un d’eux. Outre le problème technique, le vice-rectorat a géré n’importe comment. On se demande où étaient les personnes du service censé géré le bac. »
Le lendemain, les lycéens sont revenus en nombre. Le visage des 150 à 200 lycéens présents peu avant midi est plus joyeux que stressé. Mais intérieurement ce n’est pas vraiment le cas. « Je suis encore plus stressé qu’hier, explique Johanna, j’ai eu le temps de me ressasser toutes mes copies. » Marcelin, élève en STI2D, est également moins bien. « Il y a plus de monde qu’hier, ça me stresse. C’est assez stressant comme ça les résultats du bac ! » Midi approche, les élèves se rapprochent petit à petit en groupe de la porte. Certains mettent de la musique et dansent pour détendre l’ambiance.
A midi un surveillant explique à la porte aux élèves que les résultats ne seront pas affichés tout de suite. Mais pas le temps de commenter ce nouveau report. L’effervescence monte rapidement quand les lycéens découvrent que les résultats sont disponibles sur le site du rectorat. Des groupes se forment autour d’un smartphone et les cris de joie et les premiers « Je l’ai ! » se font entendre. C’est le cas pour Johanna et Illoa, qui obtient même la mention très bien. Mais d’autres sont piégés par le site qui fonctionnent au ralenti du fait de l’affluence. Yamina ne tient plus. Mais au bout de 10 minutes, ça passe pour son bac S. Des larmes de joie apparaissent sur son visage. « Tout d’un coup je n’ai plus mal partout. C’était horrible, le moment le plus stressant de ma vie. »
A 12h30, les portes du lycée ouvrent. Même si la plupart connaissent déjà leurs résultats, les élèves se ruent vers les feuilles affichées dans le hall du lycée et ils peuvent confirmer les informations vus en ligne et exulter de nouveau. Une petite poignée avait préféré attendre et pour eux la joie est d'autant plus grande.
Mais les bonnes nouvelles ne sont pas pour tout le monde. Abdou, en STI2D, devra passer par la case rattrapage. « Je n’ai que quelques points à récupérer, ça devrait aller. » Alors que la date des résultats a été décalé d’une journée, ce ne sera pas le cas de celle des rattrapages qui commencent dès le lendemain, mercredi matin. « Il aurait dû décaler d’un jour pour nous donner un peu le temps de travailler », fait remarquer Abdou.
Après les résultats et une fois le stress retombé, les élèves commentent ces 23 longues heures. « Ça m’a énervé qu’on nous fasse attendre, qu’on nous dise de venir, de repartir puis de revenir », explique Amandine, mention très bien au bac S. Anaïs de son côté préfère en rire. « On est à Mayotte. C’était s’il n’y avait pas eu de problème que ça aurait été bizarre. »
Accédez aux résultats du bac et des autres examens avec le moteur de recherche Francetv :
A midi, un représentant du lycée est venu expliquer aux élèves déjà présents que les résultats ne seraient pas publiés tout de suite mais ceux arrivés plus tard ne le savent pas. L’attente se fait longue. Aucune communication n’est faite du côté du vice-rectorat. Tout ce que les élèves savent c’est que les délibérations n’ont pas encore commencées car certains de leurs professeurs attendent, comme eux, à quelques mètres de là, que les notes arrivent de la Réunion. « Si on a le bac, on l’aura mérité, clame, convaincue, Yamina, en terminale S. On aura tout eu : la grève, les barrages, les tremblements de terre, etc. Ça a même tremblé pendant l’épreuve d’espagnol ! Et maintenant on nous inflige ça. »
« En 11 ans d’enseignement à Mayotte, je n’ai jamais vu ça !»
Un peu avant 15h, un membre de l’équipe du lycée sort et explique aux élèves qu’ils feraient mieux de rentrer chez eux et de regarder les résultats sur Internet car ils ne seront pas publiés tout de suite. Le proviseur nous dit ne pas savoir non plus si les résultats seraient publiés le jour même dans la soirée ou le lendemain matin. Il nous confirme le problème technique avec La Réunion. Une bonne moitié des élèves encore présents s’en va mais Johanna, Yamina et leur groupe d’amis préfèrent rester au cas où. « J’espère que cela sera publié ce soir, je n’en peux plus, fatigue Illoa. En plus on avait prévu de faire des samossas demain matin ensemble pour fêter ça. »
Malheureusement, la session samossas devra être décalée. A 20h30, nous apprenons du vice-rectorat que les résultats seront finalement publiés le lendemain à midi. Mais rien n’est indiqué sur le site dédié aux résultats d’examen et aucun mail est envoyé aux élèves. Certains professeurs principaux préviennent leurs élèves avec les informations qu’ils ont et les rassurent mais ce n’est pas le cas de tous. Le proviseur adjoint du lycée nous explique également avoir tenu au courant les élèves appelant le lycée. « En 11 ans d’enseignement à Mayotte, je n’ai jamais vu ça, nous confie l’un d’eux. Outre le problème technique, le vice-rectorat a géré n’importe comment. On se demande où étaient les personnes du service censé géré le bac. »
Jour 2 : Enfin le jour J
Le lendemain, les lycéens sont revenus en nombre. Le visage des 150 à 200 lycéens présents peu avant midi est plus joyeux que stressé. Mais intérieurement ce n’est pas vraiment le cas. « Je suis encore plus stressé qu’hier, explique Johanna, j’ai eu le temps de me ressasser toutes mes copies. » Marcelin, élève en STI2D, est également moins bien. « Il y a plus de monde qu’hier, ça me stresse. C’est assez stressant comme ça les résultats du bac ! » Midi approche, les élèves se rapprochent petit à petit en groupe de la porte. Certains mettent de la musique et dansent pour détendre l’ambiance.
A midi un surveillant explique à la porte aux élèves que les résultats ne seront pas affichés tout de suite. Mais pas le temps de commenter ce nouveau report. L’effervescence monte rapidement quand les lycéens découvrent que les résultats sont disponibles sur le site du rectorat. Des groupes se forment autour d’un smartphone et les cris de joie et les premiers « Je l’ai ! » se font entendre. C’est le cas pour Johanna et Illoa, qui obtient même la mention très bien. Mais d’autres sont piégés par le site qui fonctionnent au ralenti du fait de l’affluence. Yamina ne tient plus. Mais au bout de 10 minutes, ça passe pour son bac S. Des larmes de joie apparaissent sur son visage. « Tout d’un coup je n’ai plus mal partout. C’était horrible, le moment le plus stressant de ma vie. »
A 12h30, les portes du lycée ouvrent. Même si la plupart connaissent déjà leurs résultats, les élèves se ruent vers les feuilles affichées dans le hall du lycée et ils peuvent confirmer les informations vus en ligne et exulter de nouveau. Une petite poignée avait préféré attendre et pour eux la joie est d'autant plus grande.
Les rattrapages ne sont pas décalés et commencent dès mercredi
Mais les bonnes nouvelles ne sont pas pour tout le monde. Abdou, en STI2D, devra passer par la case rattrapage. « Je n’ai que quelques points à récupérer, ça devrait aller. » Alors que la date des résultats a été décalé d’une journée, ce ne sera pas le cas de celle des rattrapages qui commencent dès le lendemain, mercredi matin. « Il aurait dû décaler d’un jour pour nous donner un peu le temps de travailler », fait remarquer Abdou.
Après les résultats et une fois le stress retombé, les élèves commentent ces 23 longues heures. « Ça m’a énervé qu’on nous fasse attendre, qu’on nous dise de venir, de repartir puis de revenir », explique Amandine, mention très bien au bac S. Anaïs de son côté préfère en rire. « On est à Mayotte. C’était s’il n’y avait pas eu de problème que ça aurait été bizarre. »
Accédez aux résultats du bac et des autres examens avec le moteur de recherche Francetv :