Quand le livre se meurt en Martinique

Rayon livres de l'ex librairie antillaise au Rond-Point à Fort-de-France en Martinique.
Face à la fermeture successive de librairies en Martinique, les éditions IDEM ont mené ces derniers jours une réflexion sur les causes et les solutions à engager pour la survie du livre et des points de vente. Plusieurs amoureux de lecture et des auteurs ont participé à cette rencontre conviviale, à l'Anse Cafard au Diamant.

Jean Benoît Desnel, directeur des éditions IDEM, spécialiste du livre au format de poche de la littérature en Outre-mer, a eu l’idée de lancer la réflexion, entouré de plusieurs acteurs culturels et amoureux de lecture.

L'auteur Marie Line Ampigny , l'ancien chroniqueur littéraire Jocelyn Abatucci Disctant avec Alex Bilas

L’éditeur a choisi le cadre de l’Anse Cafard au Diamant pour cette rencontre entre intervenants parmi lesquels, l’auteure Marie-Line Ampigny, l’ancien chroniqueur littéraire Jocelyn Abatucci, le sociologue et ancien directeur général de l'ARDTM (devenue CTM), Hector Elisabeth ainsi que du chef d'entreprise et de diffusion littéraire, Joël Larcher. 

Des dirigeants culturels comme Danielle Marcelline et Annie Chandey (du SERMAC), Patricia Conflon de l’association MICELA (Maison Interculturelle des Littératures et des Écrivains des Améri-caraïbes) et Georges Brédent, auteur et vice-président de la fondation "Mémoire pour l'Esclavage" ont apporté leur pierre à l'édifice.

une partie des invités en réflexion

Librairies en disparition... livres en péril

Les intervenants assurent que "les clefs de l’acquisition de la connaissance sont bien les livres et la lecture". Ils déplorent l’effritement du lectorat, le désengagement du consommateur et la disparition des librairies.

En Martinique comme en Guadeloupe, la dématérialisation et le développement du "e-commerce" a poussé vers la sortie, des librairies indépendantes.

Georges Brédent ©Daniel BETIS

Réagir pour juguler la crise

Cette initiative de l’éditeur Jean Benoît est une piqûre de rappel et un plaidoyer de défense du livre papier. "Le lecteur a un autre rapport quand il tient un livre en main". S'approprier le livre papier n'exclut pas pour autant la lecture sur les tablettes.

Danielle Marcelline ancienne présidente du Conseil d'administration du SERMAC ©Daniel BETIS

En invitant diverses personnalités, l'éditeur Jean Benôit Desnel semble dire à chacun de multiplier les efforts "pour assurer la survie du livre et des librairies dans notre région".

Patricia Conflons, présidente de l’association "MICELA" a compris le message. Il convient pour elle d’analyser les pratiques de lecture au sein de la population, pour permettre aux librairies de retrouver leur attractivité.

Patricia conflon Présidente de l'association Micela ©Daniel BETIS

Une autre personnalité invitée à participer au débat, c'est l'écrivaine Suzanne Dracius. À distance, elle a fait parvenir un message d'encouragement à l'adresse des libraires.

Fort-de-France et Pointe-à-Pitre souffrent du même syndrome. À l’heure ou la fermeture programmée pour fin février, de la librairie Cultura de Fort-de-France au centre commercial de Perrinon, cela fait longtemps que Pointe-à-Pitre vit sans librairie majeure dans son centre. Cette initiative de l’éditeur martiniquais Jean-Benoît Desnel sur l’accès aux livres, à la lecture et à la littérature, sans aller en périphérie de la ville ou dans les zones industrielles et centres commerciaux, devra être le fil d’Ariane que chacun devra tirer, en proposant des solutions.

Suzanne Dracius - Auteure aux Editions Desnel

Cette rencontre conviviale a permis aux défenseurs de la culture sur papier, d’échanger sur une nouvelle politique du livre "pour sa sauvegarde et sa juste place dans notre quotidien".

L'éditeur Jean Benoît Desnel et le plasticien auteur Laurent Valère