Le journaliste et écrivain Serge Bilé, a choisi de parler de Johnny Hallyday, de ses concerts et de son contact avec l’Afrique sur une période allant de 1966 et 1971.
Décédé le 5 décembre 2017 à Marnes-la-Coquette à l’âge de 74 ans, Johnny Halliday reste toujours présent dans les cœurs de ses fans africains. Preuve qu’il a aussi marqué ce continent.
La fièvre yéyé en Afrique
Dans ce livre de 160 pages, Serge Bilé raconte des souvenirs de la déferlante yéyé dans les années 60 qui s’abat sur les grandes villes et capitales africaines : Dakar, Abidjan, Bamako, Brazzaville, Lomé, Ouagadougou, Conakry, Kinshasa, Yaoundé...
Il évoque le footballeur Basile Boli, le musicien Manu Katché, du journal salut les copains et de cette fièvre yéyé dans laquelle les jeunes africains se retrouvent à travers des chansons d’amour, des souvenirs d’adolescence et d’évasion.
Leur chef de file s’appelle Johnny Hallyday, il incarne un symbole de liberté.
Serge Bilé a vécu la "Johnny mania" avec sa mode vestimentaire : pattes d’éléphant (pantalons à jambes) pour les lycéens et mini jupes pour les filles comme en France, pour ressembler à Sylvie Vartan
Dans ce livre, l’auteur nous livre une série d’anecdotes et de témoignages inédits.
"Répète si tu as des couilles"
D'une anecdote croustillante, Serge Bilé en a fait le titre de son ouvrage.
L’histoire se déroule en Côte-d’Ivoire. Le chanteur doit participer à une émission de la télévision ivoirienne, présentée par mon père Marcel Bilé.
Il a été convenu avec la maison de disques, que l'artiste répondra à une interview avant l’interprétation d’une chanson sur le plateau. Seul hic, personne n'a prévenu le taulier. Johnny Hallyday accepte le principe de l'entretien, mais pas celui de chanter.
À son arrivée, le producteur tente de le raisonner mais rien n'y fait. Le ton monte, le producteur déplore une "attitude malhonnête" et le rocker explose : "Répète si t'as des couilles !", hurle-t-il au producteur qui ne demande pas son reste...
Le chanteur John William a contribué à la carrière de Johnny
Né en 1922 d’un père alsacien et d’une mère ivoirienne, a vécu en région parisienne de son vrai nom Ernest Huss
Il a vécu une existence tragique. Enlevé à sa mère très jeune, il a perdu son père dans un bombardement.
John William a été déporté dans un camp de concentration de Neuengamme pendant la Seconde Guerre mondiale
Il déroule une carrière de chanteur et son talent est indéniable, ses titres indélébiles. "Si toi aussi tu m'abandonnes", chanson du film Le train sifflera trois fois, "Alamo", "Lawrence d'Arabie", "Une île au soleil", "Le Jour le plus long", et La Chanson de Lara du film Le Docteur Jivago.
Il est l’origine de la carrière de Johnny Halliday, c’est lui qui conseille à Johnny Starck son manager, d’être celui du taulier.
La chanson "Noir c'est noir" taxée de raciste
À la fin des années 60, plus exactement le 17 octobre 1968, en Afrique du sud, Johnny Hallyday doit se passer de son percussionniste, parce qu'il était Noir. L'artiste aurait dû y voir un signe, car le soir, ébloui par la lumière d'un projecteur, il tombe dans la fosse et se fracture la cheville.
Johnny Hallyday sera interdit de concert par les autorités de Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, à cause de la chanson, "Noir c'est noir", taxée de raciste. Sacrée erreur, puisque cette adaptation de Black is black de Los Bravos n'évoque en fait que déprime et désillusions...
►Serge Bilé nous fait voyager à travers 160 pages de son ouvrage paru aux éditions Kofiba.