Le sapeur-pompier volontaire de 56 ans accusé d'agression sexuelle il y a un mois et demi était jugé ce vendredi 31 mars 2023 au tribunal correctionnel. Il encourt jusqu'à 7 ans de prison pour agression sexuelle aggravée.
Cet après-midi, le parquet a requis une peine de 18 mois de prison dont 6 mois de sursis probatoire, avec obligation de soins, à son encontre. Mais surtout, pour le parquet, le mis en cause doit être empêché de porter secours aux citoyens, et doit donc être interdit de reprendre son activité de sapeur-pompier volontaire.
Le délibéré sera rendu le 21 avril prochain.
Devant la justice pour la troisième fois
En outre, le parquet ne souhaite pas qu'il y ait aménagement de peine, au regard de ses précédents. Il met en exergue le fait que l'homme soit présenté à la justice pour la troisième fois déjà. En 2018, il était déjà condamné pour menaces de mort contre son ex-femme, et en septembre 2020, pour conduite en état d'ivresse.
Les examens de personnalité n'ont révélé chez lui aucune pathologie psychiatrique.
L'homme reconnaît "un bisou"
L'accusé, lors de l'audience, a reconnu "un bisou", mais a plaidé non-coupable. Il aurait forcé la victime à l'embrasser "parce que c'est la Saint-Valentin".
Les faits s'étaient effectivement déroulés le 14 février dernier à Saint-Paul : alors qu'une femme était transportée dans un véhicule de secours et d'intervention des pompiers vers le CHOR (Centre hospitalier Ouest Réunion) après un malaise cardiaque, elle avait subi des attouchements sexuels de la part du sapeur-pompier qui se trouvait seul avec elle à l'arrière du véhicule.
Un test d'alcoolémie positif
La victime avait alors fait part des faits au médecin urgentiste, lequel avait alerté la gendarmerie. Il se trouve que ce sapeur-pompier volontaire avait consommé de l'alcool, selon les contrôles effectués. Une consommation d'alcool qui lui avait déjà été reprochée, puisque l'homme de 56 ans venait de réintégrer son poste après une suspension et un blâme pour alcoolisation pendant son service.
L'homme, qui avait reconnu les faits dès son interpellation, avait été placé sous contrôle judiciaire lors de sa comparution immédiate.
Le SDIS partie civile
Le SDIS s'est constitué partie civile, considérant qu'il s'agit d'une atteinte grave portée aux pompiers et à l'institution. Laquelle avait ouvert une enquête administrative et judiciaire concernant le sapeur-pompier. Il avait également été suspendu à titre conservatoire par le président du conseil d'administration du SDIS, Stéphane Fouassin.