Après en avoir fait une promesse de campagne, François Hollande a fait un premier pas en arrière lors du Congrès des maires. Un revirement qui irrite la LGBT de la Réunion.
Les maires pourront faire appel à leur "liberté de conscience". Avec cette phrase prononcée lors du congrès des maires mardi à Paris, François Hollande a enclenché un "vrai début de recul" selon le nouveau président de l'UMP, Jean-François Copé. Un retour en arrière, et pas seulement pour ses ennemis, alors qu'il avait promis durant sa campagne d'autoriser le mariage pour tous. Cette phrase a "absolument révolté en tant que Français, mais aussi totalement désespéré en tant que Réunionnais", Stéphane, président de l'association gay, lesbienne, bisexuel et transsexuel sur l'île. Sur les 26 communes, il dénombre 4 maires qui ne se prononcent pas, 11 qui sont opposés au mariage gay. "Il en reste 11, à peine 50% qui y sont favorables", a-t-il déploré. "François Hollande laisse planer un doute, il joue l’anguille. Dans ce cas-là, il ne fallait pas promettre ce qu’on ne pourra tenir". Il a avoué "ne pas comprendre" pourquoi la conscience s’immisce dans le débat et cite l’exemple de l’abolition de la peine de mort et de l’avortement en contre-exemple. "Mon but ce n’est pas le mariage, c’est être égal devant la loi sans être discriminé. Je ne tiens pas à défendre un projet de loi qui n’est pas égalitaire", a-t-il assuré, avant de donner rendez-vous dans trois ans. Selon lui, pas plus de 10 mariages gays auront été célébrés à La Réunion, "si la loi passe".
Le PS éteint l’incendie
Conscient de la polémique naissante, les membres de la majorité ont multiplié les communiqués dans l’après-midi de mercredi. D’abord Christiane Taubira, le Garde des Sceaux, qui a déclaré que "l’Etat est garant du respect de l’égalité des droits sur tout le territoire. Le droit au mariage dans la commune du domicile ou de la résidence de l’un des deux époux, inchangé depuis 1804, ne connaîtra aucune dérogation". "En tout état de cause, la célébration des mariages sera assurée dans chaque commune de France au nom de l’égalité des droits. Et l’Etat en sera le garant scrupuleux, conformément aux textes en vigueur". Najat Vallaud-Belkacem, la porte-parole du gouvernement, lui a emboîté le pas rappelant la "détermination pleine et entière de François Hollande" dans ce dossier. Pas sûr que cela suffise à réparer ce qui s’est cassé mardi…
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