Importation de bovins vivants, la Chambre d'agriculture oppose son veto

Devant la volonté des bouchers-charcutiers-traiteurs d'importer des bovins sur pied à La Réunion, la Chambre d'agriculture de La Réunion réaffirme ce lundi 25 Mars son opposition totale à une nouvelle prise de risque sanitaire.
C'est le Quotidien de La Réunion qui, ce lundi 25 Mars, fait part de la volonté des bouchers réunionnais d'importer des bovins vivants. Dans un article intitulé "Les bouchers défendent leur bifteck...les éleveurs aussi", Cédric Bouland rapporte que les "bouchers-charcutiers-traiteurs se disent victimes d'une "pénurie" de boeuf pays qui met en "danger" une dizaine d'entreprises". Et pour répondre à la demande, le syndicat des bouchers-charcutiers-traiteurs préconise d'importer des animaux vivants. Une démarche plus rentable que l'importation de carcasses et des produits déjà découpés. Mais les producteurs de boeuf pays ne l'entendent pas de cette oreille et mettent en avant les risques sanitaires qui perdurent. Argument repris, ce lundi, dans un communiqué de la Chambre d'agriculture : "en 2008, l'importation, par bateau, de 800 bovins en provenance de Métropole a conduit à l'introduction de la maladie IBR (rhinotrachéite infectueuse bovine) dans le cheptel réunionnais avec une dizaine d'élevages durement touchés par une forte mortalité. Certains agriculteurs ont perdu leur outil de travail et ont dû mettre la clé sous la porte avec des conséquences sur leur vie familiale."

A la suite de l'introduction de l'IBR en 2008, la filière laitière a alors connu une véritable saignée ( - 20% d'éleveurs ) et une diminution de la production de lait. Quand à la filière bovin viande, la maladie a conduit à une diminution de la productivité dans les élevages. La Chambre verte rappelle ainsi que "La Réunion a une situation sanitaire très fragile et compte tenu de la taille des exploitations et de la petitesse de notre territoire, l'introduction d'animaux vivants peut avoir des conséquences irréversibles sur notre cheptel".
Pour cette raison, et face à la volonté de certains de vouloir réintroduire des animaux à l'engraissement, la Chambre d'Agriculture oppose donc "son veto le plus absolu car les conséquences peuvent être dramatiques en termes de développement de l'élevage".

De son côté, le syndicat des bouchers-charcutiers-traiteurs a d'ores et déjà fait savoir qu'il ne désarmait pas. La levée de l'arrêté préfectoral suspendant l'importation d'animaux vivants doit être examinée par la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt.