la nuit de la pleine lune a connu une grande affluence au musée de Villèle

Soirée magique au musée de Villèle pour la nuit d'art organisée par l'association cheminement. La foule nombreuse ne s'y est pas trompée, c'était bien la meilleure édition de cette opération annuelle destinée à promouvoir l'art contemporain local. On notera la qualité étoffée des travaux présentés.
C'est un travail de grande qualité qui a été présenté ce samedi 29 juin au Musée de Villèle à Saint-Gilles les Hauts. Il faut saluer l'ensemble des artistes et l'organisation de l'association "cheminements" pour cette édition 2013. L'esthétique et le soin apportés transparaissent tant au niveau des oeuvres que des performances.

D'emblée le public a pu apprécier, dans les jardins, l'hommage au flamboyant tombé en 2009. Le vieil arbre, emblême bicentenaire, sous lequel les mariés prenaient des photos, a revécu le temps d'une nuit.
Renaissance insolite par la floraison de pétales découpés dans  des canettes de coca-cola ramassées le long des routes. C'est la plasticienne Béatrice Rivière qui signe cette grande oeuvre pleine de poésie.

Touchante aussi l'installation d'une japonaise installée à la Réunion. Masami a réalisé un grain de sucre géant, en papier de fibre de canne. Eclairé de l'intérieur il trône sur la pelouse tel un coeur de caramel palpitant. Une pépite intitulée "sauvages humains" qui fait référence a cette richesse sucrière rendue possible par le travail de milliers d'esclaves.

D'autres artistes ont également rendu hommages aux anciens habitants de la propriété : Alice Aucuit, la céramiste parle de leurs besognes, leurs corvées et fonctions attribuées dès la naissance et jusqu'à leur mort. Ses sculptures de grès et de porcelaine racontent les outils d'époque, et ce qu'il reste des artisans forcés : un tas d'os.
Alice Aucuit s'intéresse aussi à la personnalité de Madame Desbassins.
Dans la chambre de la maîtresse qu'elle représente par une araignée en porcelaine, incarnant la mère prédatrice, Ombeline se pompone et s'enduit de crême, renversant ses fioles, comme le ferait une sorcière.
Belle performance aussi d'Alain Padeau qui propose un genre de Saint-Suaire féminin, faisant penser à toutes ces femmes qui ont brûlé leur vie sur ce site historique. L'artiste, aura, au préalable, imprégné une de ses muses d'enduit inflammable, puis emballé son modèle dans des toiles de tissus. Le tissu buvant le produit s'imprègne à son tour des contours du corps de la femme.  Plus tard, Alain Padeau n'a plus qu'à mettre le feu aux différentes toiles. A l'endroit du liquide inflammable,  résulte l'empreinte féminine.

Enfin s'il est une oeuvre qui a fait plaisir aux enfants dans cette soirée ponctuée de performances sympathiques,  c'est celle de la balançoire. Ils l'ont essayé toute la soirée... Entourée de plumes sombres suspendues dans les airs par des fils de nylon, la balançoire fait en fait référence à un rite: le culte de la poule noire !

En images avec Marie-Ange Frassati.