Les suppliciés de Nosy-Be étaient probablement innocents

Les trois hommes clamaient leur innocence quand ils ont été jetés vivants sur le bûcher.
Trois hommes lynchés et brûlés vifs sur la plage de Nosy-Be, jeudi. Une exécution perpétrée par 4 000 justiciers qui voulaient rendre justice en sa basant sur des rumeurs qui apparaissent de moins en moins crédibles.
Plus de trente participants au lynchage à mort de Sébastien Judalet, « le français », Roberto Gianfalla, « le franco-italien » et  de Zaïdou, un malgache qui avait eu l’audace de discuter avec les deux premières victimes, sont en garde à vue. Les autorités malgaches, pressées par la France de faire toute la lumière sur cette tragédie tentent de minimiser la gravité de cette triple exécution et parlent d’incident. Face aux gendarmes, les hommes suspectés d’avoir organisé le simulacre de procès, les mises à mort des trois hommes, risquent d’avoir beaucoup de mal à expliquer leur geste.

Le noyé portait ses vêtements

Selon des témoins vivant sur place et étranger à ce terrible fait-divers, le petit garçon, disparu depuis le vendredi 4 septembre  2013, est mort par noyade. Son corps a été retrouvé dans le lagon à quelques mètres de la plage, il était habillé et flottait entre deux eaux. Toujours selon ces témoins neutres, des traces de prédation de crabes et de poissons ont été relevées sur l’enfant, mais aucune lésion de sévices sexuels n’a été constatée. 

Une enquête malgache

Cette vision bien différente des faits, conforte la thèse selon laquelle la foule de 4 000 justiciers a rendu une justice expéditive, sans la moindre preuve. Malgré les coups, les insultes et la fin tragique promise, les trois suppliciés ont clamé leur innocence. Dans un enregistrement recueilli par une journaliste de l’AFP, les européens crient leur désespoir de ne pas être entendus. Le parquet de Bobigny a été saisi. Un juge d’instruction est en charge de cette triste affaire. Il devra faire toute la lumière sur ce meurtre et les accusations de trafic d’organes et de pédophilie. La tâche s’annonce compliquée. Le juge et les policiers français seront tenus de suivre l’enquête locale, sans pouvoir mener leurs propres investigations.