Saint-Pierre : les voleurs de 10 tonnes d’ananas démasqués. Ce sont des agriculteurs

Un champ d'ananas Victoria, comme celui-ci, a été pillé en une nuit le 17 septembre. 10 tonnes de fruit envolé soit un préjudice de plus de 10 000 Euros pour l'agriculteur.
Quatre agriculteurs du Tampon seront jugés par le tribunal correctionnel de Saint-Pierre en décembre prochain. Ils seraient les auteurs du vol de 10 tonnes d’ananas dans les champs d’un confrère de Saint-Pierre.
Toute La Réunion a encore en mémoire cette affaire incroyable. Mi-septembre, Sylvestre Payet, agriculteur installé à Bassin-Martin à Saint-Pierre, alerte les médias du département. Il vient de se faire voler 10 tonnes d’ananas pendant la nuit. Il a relevé le numéro de la plaque d’immatriculation d’un véhicule suspect. Il s’interroge sur le peu d’entrain des gendarmes à résoudre cette enquête. Surtout que sa marchandise, prête à être vendue, se trouve désormais sur les étals des forains du Sud.
 
Les quatre suspects arrêtés
 
Un mois s’est écoulé. La plainte de Sylvestre Payet a été transmise au commissariat, de la sous-préfecture du Sud, dont dépend le secteur du vol. Les inspecteurs de la brigade de la sûreté urbaine ont procédé à un recoupement d’informations et de témoignages. Quatre agriculteurs du Tampon ont été invités à s’expliquer puis, convoqués une seconde fois mercredi, ils ont été placés en garde à vue. Ils sont ressortis du commissariat de Saint-Pierre avec une convocation pour être jugés en correctionnelle au mois de décembre. Trois de ces agriculteurs sont déjà connus de la justice.
 
Les agriculteurs prêts à prendre les armes
 
L’affaire pourrait prêter à sourire. Mais le préjudice est conséquent et la multiplication, de faits identiques, inquiète le monde paysan réunionnais. Le président de la chambre d’agriculture a, d’ailleurs, alerté les procureurs des deux parquets (Saint-Denis et Saint-Pierre) sur les risques de voir l’une des victimes prendre les armes pour protéger son bien.
Il y a deux semaines un maraîcher de l’Ouest n’a pas hésité à utiliser son tracteur pour immobiliser la voiture de voleurs d’oignons qui venaient se servir dans sa plantation.