Madagascar : l’augmentation de la criminalité et le lynchage de Nosy-Be effraient les touristes

Le Canoé, site d’information en ligne canadien, vient de publier un article sur les difficultés rencontrées par les professionnels du tourisme de la Grande Ile. Le journaliste met en exergue deux causes : la criminalité croissante et l’instabilité politique.
L’enquête du journaliste canadien a débuté à Colmar lors du récent salon du tourisme. Les agents originaires de Madagascar faisaient grises mines. Le lynchage d’un français, d’un franco-italien et d’un malgache à Nosy-Be a eu raison des derniers voyageurs prêts à venir séjourner sur la Grande Ile : « Forcément, cela a un effet négatif qui peut constituer pendant quelques mois un frein à la vente», a admis Philippe Le Brun, responsable commercial du voyagiste français National Tours, organisateur de circuits sur l'île. « Les clients sont hyper-sensibles. Ils sont nombreux à avoir repoussé leur projet ».

De moins en moins de touristes

L’île rouge est loin de l’Europe et encore plus des Amériques. S’y rendre, prend du temps et coûte cher. Une fois arrivé, le touriste ne pourra pas se déplacer facilement, il devra même anticiper un changement de région. Pourtant, malgré ces obstacles, le tourisme représente 15% du produit intérieur brut (PIB) du pays. Une ressource essentielle pour une île qui est classé au 66ème rang des pays les plus pauvres de la planète et qui ne peut pas se priver de la moindre rentrée d’argent. Cependant, les prévisions sont mauvaises. Une baisse de la fréquentation touristique de 4 à 5% est attendue en 2014.  

Nosy-Be reste marquée

Le fait divers de Nosy-Be début octobre a fait le tour du monde. Trois hommes, deux touristes et un malgache exécutés par la foule. Brulés vif sur la plage. En réaction, les ambassades de France, d’Angleterre, d’Italie ou encore d’Australie ont demandé à leurs ressortissants de réfléchir avant de se rendre dans ce pays et conseillent la plus grande prudence.
Dans le même temps, la situation politique est confuse. Madagascar doit désigner son nouveau président début décembre..
 
Une période instable
 
De coups d’Etat, en coup d’Etat, la confiance internationale s’est effritée. Des observateurs ont été dépêchés sur place pour valider l’élection du futur président de la République. Aujourd’hui, les malgaches sont appelés aux urnes, un moment d’extrême tension dans les grandes villes du pays : « Je pense que cette saison sera foutue, même si j'espère avoir tort », redoute Maria Tereza Belloso, restauratrice italienne à Nosy Be, « les élections apportent toujours, disons des ''chaleurs'' et les gens ont peur de ça aussi ». Les anciens présidents sont hors concours, mais ils influent directement sur les votes. Le tableau n’est pas idyllique, mais « moramora » (petit à petit en français) Madagascar avance.