La Réunion vit son deuxième jour sans essence suite à l’appel à la grève du syndicat réunionnais des exploitants de stations-service. Gérard Lebon, invité de Gran’Matin a répondu à trois questions en sortant du studio de Réunion 1ère radio.
Les négociations entre les pétroliers, les gérants de stations-service et le ministre des Outre-mer sont rompues. Mercredi à minuit, la majorité des gérants des stations-service ont baissé leur rideau pour une durée illimitée. Face à ce blocage, Jean-Luc Marx, préfet de La Réunion, a décidé de prendre un arrêt de réquisition de 10 stations afin de ravitailler les services d’urgence et les véhicules de transport en commun.
Dans ce contexte très tendu Gérard Lebon, le président du syndicat des gérants en charge de la distribution a accepté de répondre à trois questions du service internet de Réunion 1ère:
Internet : Que répondez-vous aux usagers de la route qui vous accusent de les prendre en otage ?
GL : Ce n’est pas moi qui les prend en otage, c’est le gouvernement. Le ministre des Outre-mer joue avec le tissu économique de notre île. Nous n’avons pas débrayé pour le plaisir, mais parce que nos stations et l’emploi des pompistes sont menacés. Si demain, le décret Lurel est appliqué en l’état, c’est la fin des stations services dans les écarts et et la disparition de 1 500 emplois.
N’êtes-vous pas les otages des pétroliers ?
GL : Les pétroliers ont signalé dès le départ qu’ils acceptaient de négocier, mais pas sur n’importe quelle base et pas à n’importe quelle condition. Nous savons que demain, s’ils doivent compenser leurs pertes, ils s’adresseront aux gérants. Nous sommes dans le même bateau. Par ailleurs, aujourd’hui, des gérants ont déjà déposé le bilan. Certes dans certaines stations-service les gérants gagnent de 3 à 6000 euros par mois en couple. Ils commencent à 5 heures du matin, ferment à 20 heures et travaillent 7 jours sur 7.
Vous estimez être les otages de décisions politiques ?