Un futur responsable de la communication de l’Etat ne doit pas insulter le président de la République

En 2010, Michel Lalande, préfet de La Réunion, s’était opposé à la venue de sa nouvelle directrice de la communication. Il estimait cette fonction incompatible avec des écrits de la jeune femme contre Nicolas Sarkozy. La cour d’appel de Bordeaux vient d’approuver cette décision
 « Cette manifestation publique d'opinion était incompatible avec la réserve et la pondération qui s'imposent à une candidate à l'exercice des fonctions de chef de service de la communication interministérielle des services de l'État », les magistrats de la cour administrative d’appel de Bordeaux viennent de résumer leur jugement. Un fonctionnaire de l’Etat, en charge de responsabilités importantes, est tenu à un devoir de réserve. Une retenue qui prime sur la liberté d’expression mise en avant par la plaignante nous apprend le journal Sud-Ouest dans son édition du 22 février 2014.

Trois ans avant d’être pressentie pour prendre la direction de la communication de la préfecture de La Réunion, la journaliste avait publié un texte sur son blog. Texte dans lequel, elle s’en prend au président de la République d’alors : « pas envie de faire la fête avec un peuple qui a eu la souveraine bêtise d'élire un nain mégalomane qui va distraire à Eurodisney sa navrante poupée à cheveux ».
 
L’administration choisit
 
Quatre années se sont écoulées. La jeune femme est, aujourd’hui, formatrice dans la région lyonnaise. Elle réclamait 90 000 euros à l’Etat français pour réparer le préjudice subi du fait de cette mise à l’écart. Elle argumentait son recours en signalant qu’elle avait supprimé sa publication au moment de la décision préfectorale et qu’elle avait pris des engagements, même si, le contrat n’avait pas encore été signé au moment de la décision du préfet de La Réunion.

En clôture de leurs attendus, les magistrats soulignent que : « il appartient à l'autorité administrative d'apprécier si une personne désirant accéder à la fonction publique présente les garanties requises pour l'exercice des fonctions auxquelles elle postule », jurisprudence constante qui a déjà été évoquée lors de procès similaires. En clair, Michel Lalande, préfet de la Réunion en 2010, a eu raison de l'écarter du poste de directrice de la communication.