Opération justice morte : les greffiers réunionnais solidaires du mouvement, mardi

« La justice du XXI e siècle », projet de modernisation du fonctionnement de la justice en France provoque la fronde des greffiers. Mardi, à La Réunion, comme dans toutes les juridictions, ils participeront à une journée « justice morte » pour faire part de leur opposition à cette réforme.
Le fonctionnement des tribunaux de La Réunion, comme ceux de métropole, dépendent du budget alloué au ministère et versé à la juridiction. La baisse constante de ces sommes a été constatée, il y a au moins dix ans, selon les représentants syndicaux. Ces dernières années, au mois de septembre les élus du personnel montent au créneau pour dénoncer qui : une pénurie de papier, l'autre un manque de stylos ou encore de cartouches d’encre pour les photocopieuses ne permettant pas de remettre les dossiers aux avocats. Des incidents qui ont une réelle incidence sur le fonctionnement de la justice et sur l'avenir des justiciables.
Cette fois, la grogne des greffiers vient de la réforme dite de la « justice du XXI e siècle ». Un intitulé ambitieux qui ne fait pas l’unanimité.
 
Fermeture des tribunaux de Saint-Paul et Saint-Benoît
 
Pour les syndicats CGT, SDGF et CFDTdes greffiers cette réforme ne vise qu’à supprimer les tribunaux d’instance. Si ce texte est adopté, les tribunaux de Saint-Paul et Saint-Benoît disparaissent et avec eux la justice de proximité.
Avant de penser à moderniser les juridictions, les personnels de justice souhaitent que des solutions soient trouvées pour remplacer les greffiers manquants ou appliquer la circulaire Lebranchu concernant la durée des audiences (Ndlr : Elles en doivent pas durer plus de 6 heures).  
 
Surcharge de travail dans tous les services
 
Par ailleurs, les personnels des greffes de Saint-Denis et de Saint-Pierre protestent depuis plusieurs semaines en affichant leur mécontentement sur la porte de leur bureau. Ils estiment que ce nouveau projet nie leur travail. Avant d’instaurer la mise en place de greffiers institutionnels, pour décharger les magistrats de certaines tâches, et une réforme statutaire, les greffiers souhaitent obtenir une revalorisation salariale et les moyens d’exercer leur métier dans des conditions décentes. Tous les services croulent sous les dossiers. La surcharge de travail n’épargne pas un service de l’instruction, à la famille en passant par le commerce où les prud’hommes les tribunaux de France sont de plus en plus sollicités.