La baisse des récoltes de noisettes en Turquie menace la production de Nutella

La polémique sur l'huile de palme (20 % dans un pot de Nutella) n'a pas pas eu raison du succès du Nutella
Le Nutella va-t-il devenir un produit de luxe ? La chute des récoltes de noisettes en Turquie, son principal producteur et exportateur mondial, provoque une sévère hausse des prix qui menace par ricochet l'industrie du chocolat.
Le Nutella pourrait être une victime collatérale des caprices de la météo anatolienne. C'est le scénario anticipé par de nombreux producteurs et de commerçants turcs de noisettes, alors que la récolte du fruit bat son plein sur les bords de la mer Noire. En mars, les quatre provinces de cette région (Giresun, Trabzon, Rize et Ordu), qui abritent le cœur de la production noisetière du pays, ont essuyé de fortes intempéries, gel et grêle notamment, qui ont détruit une partie de la récolte. Habituellement de 590 000 tonnes chaque année, soit près des trois quarts de la production mondiale, le volume des récoltes de noisettes turques pourrait tomber à 370 000 tonnes en 2014, selon les producteurs. Cette baisse de l'offre a déjà provoqué une flambée des prix, qui ont grimpé de 80%.

Les Français, premiers consommateurs de Nutella

 "L'année dernière, le prix du kilo de noisettes tournait autour de 6 livres turques [un peu plus de 2 euros]. Maintenant, il a atteint 11 livres [près de 4 euros]", explique Nejat Yurur, patron d'une usine de noisettes à Ordu. "Nous nous attendons à une chute de nos ventes, même si nous n'avons pas encore de chiffres exacts", déclare pour sa part Edip Sevinc, le président de la Confédération des exportateurs de la région de la mer Noire. 

Cette situation frappe de plein fouet l'industrie mondiale du chocolat, qui utilise les noisettes turques dans ses produits-phares, notamment les barres chocolatées et les pâtes à tartiner. "La qualité des noisettes que nous produisons à Giresun est très recherchée par les acheteurs turcs et étrangers", a expliqué le responsable de l'agriculture à la chambre de commerce de Giresun, Ruhi Yilmaz. "Toutes les noisettes de Turquie vendues à l'étranger sont utilisées uniquement par l'industrie chocolatière", selon la Confédération des exportateurs de la région de la mer Noire.

La moitié de ces exportations filent ainsi vers l'Allemagne et l'Italie, où est installé le géant Ferrero, détenteur des marques Nutella et Kinder. Lesquelles devraient être les principales victimes de la pénurie de noisettes "made in Turkey". "Un pot de Nutella contenant une cinquantaine de noisettes, la compagnie Ferrero achète, à elle seule, un quart des noisettes produites dans le monde pour confectionner ses célèbres sucreries", précise Le Monde.fr, citant l'Agence italienne pour le commerce. Les Français sont les premiers consommateurs au monde de Nutella, selon le site de la marque.