Pardon ! Roi de la provoc ou du mauvais goût ?

Le Cran ne laisse pas de place au doute. Pour le collectif, le dernier tee-shirt de Pardon est raciste. Les jeux de mots associant des communautés réunionnaises sont insultants. Pardon se défend et affirme que c’est de l’humour.
Le diablotin dionysien a encore frappé ! Pardon n’a pas, pour l’instant, l’intention de présenter ses excuses pour les créations décriées. Sur les tee-shirts mis en cause par le Cran (Conseil représentatif des associations noires de France) la marque réunionnaise « s’amuse » en additionnant des ethnies locales pour former un « qualificatif » tendancieux. Exemple : « kaf+Malbar = Kafar » ou « Zoreil+Mauricien = Zomau ».
Pour les responsables de l’enseigne, il ne faut pas chercher ici une polémique. Ces tee-shirts, dont le stock est épuisé depuis un an,  ont été créé, par la marque et des élèves des Beaux Arts du Port, sur le thème du métissage. 

Des "excuses" publiées sur le site de la société

Sur son site, Pardon ! a publié un texte d'explications et d'étonnement face à la polémique : "Jamais nous n’aurions pu penser, qu’un partenariat local visant à promouvoir les compétences, la créativité et le savoir-faire des Réunionnais pourrait être traduit comme un acte de racisme. D’autant plus, que le design ne relève aucune hiérarchie d’une origine sur une autre. Ainsi, tous les métissages sont traités de la même manière. Enfin, ironie du sort, la dessinatrice est créole !". L'auteur du texte pointe même du doigt les auteurs à l'origine de la polémique, tentant d'inverser l'accusation de racisme.
 
La vierge sur un string
 
Le Cran ne changera pas d'avis et ne partage pas ce sens de l’humour et estime : « il n’y a pas à tergiverser. C’est du racisme et de l’homophobie, sous couvert de se vouloir provocateur et libertaire, Pardon tombe dans l’incitation à la haine raciale ». Une plainte de l’association est désormais entre les mains du procureur, la justice devra se prononcer.
Pardon a construit sa réputation sur des coups médiatiques. Un string a l’effigie de la vierge en 1984, un sac de plage Carla Bruni en 2011 (Ndlr : Pardon avait du verser 40 000 Euros d’amende), un portrait retouché de Geneviève de Fontenay après l’affaire Valérie Bègue en 2008 sont quelques unes de ces provocations. 

Reportage de Christelle Floricourt et Alexandra Pech