Meurtre de Marie-Jeanne Meyer : le procès s'ouvre aujourd'hui

En juin 2011, une marche blanche en mémoire de Marie-Jeanne Meyer avait rassemblé des milliers de personnes dans les rues de Tournon-sur-Rhône
Anthony Draoui, un marginal de 22 ans comparaît à partir du 30 septembre devant les assises de l'Ardèche pour le meurtre en juin 2011 de Marie-Jeanne Meyer, réunionnaise de 17 ans, dont le corps carbonisé et mutilé avait été retrouvé dans une fosse sur les hauteurs de Tournon. Verdict: le 3 octobre.
Le 18 juin 2011, vers 18h, la brillante lycéenne, décrite comme une jeune fille réservée et discrète, part faire son jogging habituel sur une colline escarpée de Tournon, non loin du domicile familial. Sans nouvelle d'elle dans la soirée, son ami donne l'alerte et un très important dispositif de recherches est aussitôt mis en place, mobilisant aussi la population.

Trois jours plus tard, le corps dénudé, en partie calciné et démembré de Marie-Jeanne était découvert dans une large fosse remplie de pierres et recouverte de branchages sur une plateforme de terre.

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De nombreuses fractures du crâne

L'autopsie révélera notamment de très nombreuses fractures à la tête, provoquées soit par un objet contondant soit par les pierres sous lesquelles elle avait été ensevelie. Mais aussi plusieurs coups de couteau au ventre. Sur la scène de crime, les enquêteurs retrouvaient le profil ADN d'Anthony Draoui, ainsi que celui de la victime sur une tête de hache.

Un mandat de recherches était lancé contre ce marginal le 5 juillet 2011, transformé en mandat d'arrêt le 7 octobre. Terrible coïncidence: le jour même de la découverte du corps de Marie-Jeanne, à 30 kilomètres de là, Anthony Draoui était interpellé pour avoir tenté de braquer avec un couteau une coiffeuse à Saint-Rambert-d'Albon (Drôme).

Draoui passe entre les mailles du filet

Mais rien ne permet alors de faire le lien avec le meurtre. Et dès le lendemain, il est remis en liberté avec une convocation devant le tribunal correctionnel de Valence pour le 18 octobre, à laquelle il ne se présentera pas. Il passera maintes fois entre les mailles du filet, vivant pendant près d'un an dans des squats à Barcelone, sous une fausse identité. Jusqu'au 7 juin 2012, où il sera interpellé, sans billet, dans un train en voulant regagner l'Espagne après avoir tenté de revoir sa mère en Ardèche.

Une rencontre "par hasard"

 il explique avoir rencontré par hasard la jeune joggeuse et s'être promené avec elle pendant plus d'une heure. Il dit lui avoir fait visiter le campement où il vivait depuis près d'un mois et où il voulait construire une maison. Sous sa tente, il avait tenté de l'embrasser à deux reprises. Mais elle l'avait repoussé. Il l'avait alors frappée au visage, avant de lui asséner trois coups de couteau dans le ventre. Il avait ensuite traîné son corps dans une fosse et mis le feu à ses vêtements, alimentant les flammes plusieurs heures durant avec du désherbant. Puis il avait jeté des pierres sur le cadavre et dissimulé la tombe avec des branchages. Draoui affirme aussi ne pas l'avoir violée, ce que semble confirmer l'autopsie. Mais il nie avoir utilisé la hache et entrepris de démembrer sa victime, contrairement aux constatations des légistes.