Zoreil à la Réunion, étranger à Paris. Portait d’un chômeur réunionnais de Juvisy

Le teint halé, le sourire éclatant, la tête rasée de près, Dorian, métis originaire de La Réunion se sent chez-lui à Juvisy. Certes, il cherche du travail, mais après un rapide retour vers ses racines, il est heureux dans sa banlieue.
Le chômage ce fléau ravage la société et divise les économistes. Les libéraux demandent plus de flexibilités quand les interventionnistes souhaitent plus de partages en prélevant les fonds à la source.
Loin de ces débats idéologiques et des considérations politiques sur l’opportunité de réformer l’assurance chômage, il y a la vie des personnes concernées.
Le quotidien gratuit 20 Minutes publie le 18 Octobre 2014, le portrait réalisé par le Blog de Bondy.
Dorian, c’est le prénom d’emprunt fourni par l’auteur. Il a 25 ans et originaire de l’île de La Réunion. Il est installé à Juvisy. C’est là qu’il a grandi et a passé le plus clair de son enfance. Titulaire d’un BTS MUC (Management des Unités Commerciales), Il quitte la banlieue parisienne destination le département de ses origines en 2010. Il a  21 ans quand il arrive dans ce département d’outre-mer qu’il découvre.

30% de chômage à La Réunion
 
Installé loin de la ville et sans permis, il est confronté aux problèmes des jeunes des écarts. Impossible de se déplacer et de trouver du travail sans moyen de locomotion : « J’ai su deux mois avant de passer mon BTS que j’allais partir à l’île de la Réunion. J’étais dans un coin assez reculé… J’étais confronté à une désillusion dans ma recherche d’emploi. Il ne faut pas oublier qu’à l’île de la Réunion, il y a plus de 30 % de chômage chez les moins de 25 ans. Là-bas les jeunes font des études et viennent en métropole travailler, moi j’ai fait l’inverse ».
Non seulement personne ne l’attend et pire, il ne s’intègre pas : « Je suis resté 3 ans et demi à la Réunion… J’étais au bord de la dépression, la vie que je menais ne me convenait pas. Aller dans son bled et être considéré comme un français et aller en France et être considéré comme un étranger c’est assez déstabilisant ! ».
Au final fin Août, à force de petits boulots et d’économies, il se paye son billet retour. Sa quête de travail dans la vente de vêtements de luxes n’a pas abouti, mais il se sent à nouveau chez-lui.
L’auteur de ce portrait précise que selon l’observatoire des inégalités, aujourd’hui en France, 34,1% des 15-29 ans occupent un emploi précaire.