La Nouvelle Route du Littoral ne fait pas l’unanimité. Les associations ATR et Surfrider’s Foundation ont plongé sur le récif des Lataniers à La Possession. Les photos inquiètent…
La future route du littoral reliera l’Ouest au Nord de l’île en passant au dessus de l’océan Indien. Ce tracé a pour but d’éloigner les milliers d’automobilistes de la falaise qui surplombe l’actuelle quatre-voies. D’importants éboulis se produisent régulièrement, malgré les filets de protection et les inspections quotidiennes des services de la direction régionale des routes.
ATR a déposé 7 recours devant les tribunaux. Au total, la justice doit encore se prononcer sur 15 demandent d’annulation du chantier.
L’un des principaux griefs soulevé est l’atteinte à l’environnement. Les membres d’Alternatives-Transports-Réunion et la Surfrider’s Foundation ont effectué plusieurs plongées sous-marines à proximité du chantier.
Les photos convaincront-elles, les juges ? La question reste en suspend en attendant la réponse des magistrats. Sur les clichés, on peut voir des tétrapodes très proches de patates de corail en formation, des coraux mous recouverts de sédiments et des patates arrachées au récif.
Reste à déterminer, s’il s’agit des effets directs du chantier comme l’affirme ATR ou si les dégâts sont consécutifs aux épisodes de fortes houles lors des passages de Chedza et Bansi (Ndlr : deux dépressions).
Selon les rédacteurs : « Les bâches sont, pour la plupart, décrochées de leur arrimage et reposent sur le fond sablonneux aux abords du récif, par 10 m environ. Les bâches censées constituer un ouvrage de "protection", pourraient se transformer en ouvrage de "destruction" si, abandonnées à leur sort comme actuellement, elles étaient poussées par les courants et par la houle vers le récif des Lataniers situé à moins de 30m. De plus, la communauté scientifique qui avait déjà alerté que ce système serait inopérant et potentiellement dangereux, rappelait aussi que les mesures de réduction ont un coût, et que vouloir à tout prix mettre en œuvre des ouvrages de protection ineffectifs revient à jeter directement des dizaines de milliers d'Euros à la mer ».