Fédération Française de Surf
Dans son message, Jérémy Florès répète qu’il n’existe aucun massacre de requin à La Réunion, demande le retour à la pêche des espèces non protégées et intrusives, se pose la question de savoir à qui profite cette situation, craint pour la santé du lagon et la disparition des requins de récif. Et assure qu’il sera toujours solidaire des surfeurs de la Réunion.
« Ci-dessous, un texte que j'avais écris il y a 4 ans. A part la ferme aquacole qui n'existe plus. Les choses ont mis du temps a évoluer. J'ai aidé les associations, j'ai relayé les messages à tous les niveaux. Je suis toujours aussi furieux que l'on ait priorisé les recherches sur la sécurisation. Mais en 2014 mon père est rentré à la Réunion pour essayer de trouver des solutions pour protéger nos « marmailles surfeurs » avec Christophe Mulquin et Thierry Martineau. Des filets de protection vont être installés devant les spots d'ici 3 mois, un programme de régulation est en cours.
« Ce qui est triste dans cette histoire, c'est que les procédures administratives et la pression d'une minorité d'extrémistes loin des réalités de notre île ont fait perdre du temps à tout le monde.
Je suis solidaire de ma communauté de surfeurs réunionnais et de toute l’île, je l'ai toujours été et je le serai toujours ! »
« Alors que cela fait déjà 4 ou 5 ans que ceux qui sont régulièrement dans la zone, les pêcheurs, plongeurs, surfeurs, chasseurs sous-marins constatent une augmentation considérable du nombre de requins, aucune personne responsable de ces différents dossiers n’a réagit et prévenu l’Etat ou les mairies. Seule l’association Ocean Prévention Reunion l’a fait et n’a été écouté, ses arguments n’étant pas confirmés par des scientifiques.
Bien sur les requins sont chez eux, certains sédentarisés, d’autres de passage, je les respecte et j’accepte le risque car je passe la majorité de ma vie dans l’océan, nous savons tous, nous les surfeurs, que cela peut nous arriver à tout moment. Mais dans le cas de mon île, il n’y a rien de naturel dans ce risque. C’est l’homme qui a crée un VRAI PARC A REQUINS.
« Où sont passés les requins de récif ? »
« Ou sont passé les petits requins de récifs ? On n’en voit plus, repoussés ou dévorés. Eux sont les vrais régulateurs des barrières de coraux. J’ai beaucoup parlé avec les vrais connaisseurs de la mer, ceux qui sont à l’eau tous les jours, ils m’ont bien confirmé qu’une race de requin, que l’on voyait passer de temps en temps, souvent suivant les baleines, s’est sédentarisée sur nos côtes, le bouledogue. Je dis bien, sédentarisé, n’en déplaise aux spécialistes qui essayent de nous faire croire le contraire en jouant sur les mots : territorialité, sédentarisation, ou est la différence ? En vélo, on peux mettre 10 minutes entre Boucan et les Roches Noires, alors un requin…
« Que va devenir notre lagon avec des milliers de personnes qui s’y baignent maintenant »
On me dit qu’il faut arrêter le surf à la Réunion et que les baigneurs et les touristes doivent se contenter du lagon maintenant, Ok. Mais alors, que va devenir notre lagon, maintenant que des milliers de personnes, dégoulinants d’huile solaire, vont l’envahir, perturber cet écosystème fragile, écraser le corail ?
Le prélèvement de requins fait débat. On sait qu’ils sont déjà massacrés par millions à cause du shark finning, c’est une chose qui me révolte aussi, tout comme le massacre des baleines et je n’ai pas besoin que des ONG ou des écolos extrémistes avides de cotisations ou de subventions viennent me le rabâcher à longueur d’année pour le savoir. Bien sur que cette pêche intense plus la pollution peuvent être une des causes du rapprochement des requins de nos côtes. Mais dans ces conditions et après un contrôle pour constater une bonne fois pour toute si nos bouledogues ont la Ciguatera ou pas, ce qui pourrait amener les petits pêcheurs à une pêche raisonnée comme pour tout autre poisson, pourquoi ne pas faire simple en déplaçant la ferme aquacole et en fermant certaines zones de la réserve marine, spécialement celles, ou de part leurs statuts de cité balnéaire, l’homme fait parti de l’écosystème ?
« Qui a intérêt à ce que ça ne change pas ? »
« Qui a intérêt à ce que cela ne change pas ? Que fait-on des commerces et leurs emplois impliqués dans les zones à risque ? Que fait-on de ces milliers de jeunes surfeurs qui préfèrent passer des heures à l’eau en pratiquant un sport sain en connexion totale avec la nature que de rester à rien faire et devenir des délinquants. La mer est dangereuse, il ne faut pas y aller ? OK, alors la route est dangereuse, il faut interdire aux parents l’achat de scooter ou de vélo pour leurs enfants, et tant qu’on y est, interdire tous les sports à risques.
Les éternels donneurs de leçons répètent à qui veut l’entendre que les surfeurs sont inconscients, qu’ils ne respectent rien, que les requins sont chez eux, ils citent des exemples ridicules du genre : « Quand il y a une avalanche meurtrière, les skieurs ne crient pas vengeance », blablablabla… Sauf que dans ce cas-là, il y a des déclenchements artificiels d’avalanche, pour minimiser au maximum les risques, qui sont pratiqués depuis très longtemps.
« On demande à minimiser le risque »
Eh oui, c’est tout ce que l’on demande, mettre tout en place pour minimiser le risque, il y a des solutions autres qu’un massacre de requins, qui coûteraient bien moins cher aux contribuables que ces millions de subventions distribuées pour des recherches scientifiques sur un problème que tout le monde connaît depuis longtemps. Je l’ai dis plus haut et je le répète : fermeture de certaines zones de la réserve et déplacement de la ferme aquacole qui contrairement a ce que l’on veut nous faire croire est une des causes de la sédentarisation des requins.
La fermeture de ces zones amènera le retour de la présence de l’homme telle qu’elle l’était auparavant avec, bien sur, un contrôle adéquate pour éviter tous débordements de chasseurs extrémistes. Ces solutions peu coûteuses ramèneront un équilibre certain, sans massacre de requins. Le contraire pourrait justement amener des gens, exaspérés par l’inertie ambiante, à une pêche intensive, hors réserve, de requins non protégés, donc légale, que moi même je ne souhaite pas.
« Un parc à squales artificiellement crée par la folie des hommes ! »
Le surf est un beau sport, un art de vivre, nous aimons la nature plus que tout, nous acceptons les risques comme nous profitons des joies que nous donne l’océan, le surf a fait connaître l’ile de la Réunion dans le monde entier plus que tout autre sport. Les surfeurs réunionnais sont à l’image de leur île, performants, intenses, fiers et métissés, oui je dis bien métissés et non pas que « St Gillois et zoreils ». Les surfeurs ne demandent rien de plus que de pouvoir continuer à évoluer dans un milieu naturel avec toute la faune et la flore marine, requins y compris, mais pas dans un « PARC A SQUALES ARTIFICIELLEMENT CREE PAR LA FOLIE DES HOMMES » !!!
« Il en va aussi de l’avenir de certaines espèces »
« Pour ceux qui vont tout de suite penser que je ne cherche qu’à pouvoir surfer et m’amuser dans un milieu « protégé » ou « nettoyé » de toute présence agressive, je leur demande de bien relire ma phrase précédente avant de me juger. Car au-delà du problème du surf, il en va aussi de l’avenir de l’écosystème du lagon et de certaines espèces marines qui vont disparaître, si ce n’est déjà fait, de par la présences anormales d’une espèce non-sédentarisée jusqu’à maintenant.
Voila ce que je pense de tout ça, cela n’engage que moi. Si j’ai tord, mais que d’autres solutions sont trouvées pour qu’un équilibre soit trouvé et bien tant mieux, c’est tout ce que je souhaite. Je fais confiance a mes amis de la P.R.R et aussi aux acteurs politiques de mon île pour qu’ils redonnent la paroles aux gens de la mer et qu’ils prennent tous ensemble les meilleurs décisions.
« L’honneur d’être ambassadeur de mon île »
J’ai eu l’honneur d’avoir été choisi pour être ambassadeur de mon île par l’IRT, et même si il semble que le surf ne soit plus d’actualité suite à ce drame, je continuerais avec fierté à représenter et vendre la beauté de mon île dans tous les pays ou mes planches m’emmèneront durant ma carrière. J’aimerais penser que nos frères se retrouvent tous au paradis des surfeurs et partagent une session éternelle, mais ce ne sont que des mots qui n’enlèveront pas la douleur de leurs familles. »